PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In psidf :

Accéder au site source de notre article.


La Région Île-de-France propose d’organiser une lutte sans merci contre le décrochage scolaire.

Elle inscrit au premier rang de ses priorités la réduction du nombre de décrocheurs sur son  territoire, via un renforcement de son soutien et la mise en synergie de l’ensemble des acteurs qui  interviennent sur le terrain.
L’éducation, en ce qu’elle prépare l’avenir et détermine les conditions de l’égalité, doit être la  priorité des priorités pour la Région Île-de-France.

Au coeur de ce qui motive notre engagement, de ce qui fait notre identité, il y a d’abord l’idée que  notre collectif, celui de la République, ne se définit pas avec la simple addition de l’élite d’une part,  et du reste de la société d’autre part. C’est un tout solidaire, mélangé, complexe, qui fait sens  parce qu’il entrelace dans une même communauté de destin des citoyens venus d’horizons sociaux et géographiques distincts.

L’école a vocation à former des adultes et des citoyens autonomes, responsables pour eux mêmes  et pour autrui. Elle doit produire des effets à long terme sur les individus, bien au-delà du  bénéfice de l’entrée dans le monde du travail. En mettant délibérément l’accent sur la seule  insertion professionnelle – sans néanmoins y parvenir – la droite fait diversion et focalise la fonction  sociale de l’école sur l’intégration de ses élèves au marché de l’emploi, se dédouanant au passage  de la lutte contre les inégalités.

C’est pourquoi le combat contre le décrochage scolaire est celui de la Région Île-de-France.  Car si l’école doit mettre à disposition des élèves un capital en savoirs, ou en compétences, ce ne  peut être son seul objet. Circonscrire la mission de l’école à ces objectifs ne combat pas les  inégalités sociales qui fragmentent notre société, la divisent et affaiblissent son avenir.S’il est évident que la sortie du système scolaire handicape très fortement la capacité à s’insérer  dans la vie active des jeunes concernés, ce n’est pas uniquement sous cet angle que la Région souhaite le traiter mais bien sous celui, plus large, de la cohésion scolaire, nécessaire à  l’édification d’une société juste.
Deux visions de l’éducation coexistent, et la Région Ile-de-France réaffirme ici son choix en faveur  de « l’égalité, condition de la réussite ».

La mission de l’école ne saurait se résumer à la mise en scène de la réussite de quelques-uns,  pour légitimer ensuite l’attrition des moyens mis au service de l’ensemble des autres. La  méritocratie scolaire est, comme le souligne le sociologue François Dubet, « aveugle aux  inégalités sociales ». Le gouvernement actuel se trompe donc lorsqu’il affirme, le 1er septembre  2011, que « la vraie question aujourd’hui c’est le sur-mesure et non la quantité ». Les internats  d’excellence, promus avec force en cette rentrée par ce même gouvernement, agissent  volontairement sur un très petit nombre d’élèves à qui l’on propose de « rattraper » le chemin de  l’élitisme.

En combattant le décrochage scolaire, la Région combat la progression insidieuse dans notre  société de la seule vertu du destin individuel. Nous savons aujourd’hui, notamment grâce aux  travaux menés par les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet3, que les pays qui se  distinguent par un niveau moyen de très bonne qualité sont ceux où les écarts entre les élèves les  plus faibles et les plus avancés sont les plus resserrés. Or, en France, où l’excellence scolaire  depuis 10 ans reste au plus haut niveau, le niveau des plus faibles ne cesse en revanche de se  dégrader.

Qu’attendre d’une société aussi éclatée ? Comment promouvoir la solidarité entre nos territoires,  entre tous les citoyens, si notre école ne peut plus dans son action l’instaurer entre ses élèves ?  Au croisement de sa mission dans les lycées et de sa volonté d’agir en « bouclier social », la  Région Ile-de-France souhaite investir plus avant le champ de la lutte contre le décrochage  scolaire.

Elle veut agir pour lutter contre le décrochage scolaire et à ce titre en faire une priorité régionale,  sa « Grande cause régionale ».

EXPOSE DES MOTIFS 4
I. La Région, bouclier social dans ses lycées
I.1 Le gouvernement actuel a cassé l’ascenseur social
I.2 Raisons d’agir : l’urgence sociale
I.3 Raisons d’agir : la pertinence territoriale
II. La Région, architecte de nouvelles synergies pour lutter contre le décrochage
scolaire
II.1 Lutte contre le décrochage : la grande cause régionale
II.1 a) La Région déjà engagée contre le décrochage
II.1 b) Donner une nouvelle ampleur à l’action régionale
II. 2 Des outils au service de la grande cause régionale
II.2.a) Assises de la lutte contre le décrochage scolaire
– Recensement des actions qui produisent des résultats
– Mutualisation des expériences
– Un nouveau contrat entre la Région et les associations
I.2.b) Un Fonds régional structuré autour de 4 axes
– Soutien aux jeunes dans leurs parcours
– Accompagnement social – parentalité
– Soutien à la maîtrise des langues
– Raccrochage des élèves sortis prématurément du système scolaire
II.2.c) Animation du réseau
– Organisation de forums biannuels
– Internet au service du suivi
ANNEXE AU RAPPORT
PROJET DE DELIBERATION

 
 

 

Print Friendly

Répondre