PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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"Mis en place courant 2010, en lien avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), le reportage Droit de savoirs est le deuxième volet d’un projet photographique de long terme sur les différences invisibles.

Nommer ou ne pas nommer ? Voir ou ne pas voir ? Comme de nombreux autres, l’illettrisme est de ces sujets prioritaires dont il est urgent mais « délicat » de parler. Le nommer, c’est risquer d’étiqueter, de stigmatiser, de provoquer l’exclusion de ceux qui sont concernés. Ne pas le nommer, c’est nier une réalité humaine, éducative, sociale. Une réalité encore taboue qui concerne des personnes âgées de 16 ans et plus, qui ont été scolarisées mais ont perdu la maîtrise de l’écriture, de la lecture et/ou du calcul.
Une inégalité persistante.

En France, l’instruction est obligatoire à partir de 6 ans, pour tous les enfants français ou étrangers résidant en France ; et ce, jusqu’à l’âge de 16 ans révolus. Or, près de 9 % des personnes en situation d’illettrisme ont entre 18 et 25 ans. C’est avec ces dernières que j’ai eu envie de commencer à travailler, parce qu’elles sont situées à une période cruciale de leur vie : à la frontière de la scolarité, de la formation et de la vie active.

L’illettrisme n’est pas une fatalité : c’est une inégalité cachée, aux causes multiples que l’on peut mesurer et résoudre à tout âge. Un cap à franchir. Face à cela, qui agit ? Dans quel contexte ? Comment détecter ? Aider ? Résoudre ? Quelles sont les actions et interactions qui permettent, peu à peu, d’ouvrir les yeux
sur cette question de société, d’améliorer l’intégration sociale de chacun ?
Des solutions possibles.

C’est ce que le reportage aborde en remontant la chaîne du combat pour l’accès aux savoirs fondamentaux, au “Droit de savoirs”. Avec, dans un premier temps, le suivi de deux maillons clés : – la détection des difficultés de lecture auprès des jeunes âgés de 17 à 25 ans, via les tests d’évaluation des journées obligatoires Défense et Citoyenneté (JDC, ministère de la Défense). Chaque année, les résultats permettent de détecter entre 35 000 et 40 000 jeunes en situation d’illettrisme : c’est la seule initiative d’ampleur intégrée dans un processus de lutte contre l’illettrisme sur cette tranche d’âge ; – l’action de l’association Savoirs pour réussir Paris. Engagée dans la lutte contre l’illettrisme auprès des 16-25 ans, elle appartient au dispositif du même nom co-fondé par le linguiste Alain Bentolila et le Général Fassier. Elle propose de nombreux ateliers internes (écriture, calcul, lecture, presse…) et des ateliers pédagogiques menés en partenariat avec des acteurs culturels engagés (Petit Palais, APSV/Parc
de La Villette…).

Entre portraits de jeunes et de tuteurs, détails et scènes de vie en test ou en apprentissage, les photographies évoquent des instants d’investissement personnel, de partage, d’implication, de doute et de solitude, de fierté retrouvée. Partie intégrante du reportage, les témoignages sont un autre « arrêt sur image » : l’expression pour les jeunes, comme pour ceux qui les accompagnent des difficultés et de la nécessaire reprise de la confiance en soi pour progresser, pour construire son avenir. Et par là-même, celui de sa famille, de son entreprise, de son pays. Avec, en fil rouge, l’ouverture aux autres et à soi ; le désir et le plaisir d’apprendre toujours plus."

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Categories: 4.2 Société

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