PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

in blog de Bernard Desclaux :

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Deuxième partie de mon intervention à la table ronde de l’INJEP  “Jeunes et pratiques d’information : quels enjeux ?”. Voir la présentation et la première partie intitulée Une ébauche d’histoire de l’information en orientation.

 

Complexité, complication, confusion

Ce qui est complexe, c’est l’organisation de notre formation, et je prendrais comme niveau le post-bac, l’enseignement supérieur, ce que l’Europe appelle le tertiaire.

Le schéma des études après le bac proposé par l’ONISEP montre bien la complexité de cette offre. Ici sont représentés les types de formation et non pas les formations spécifiques.

Derrière ce schéma quelle est la structuration de l’offre ? Au début des années 80, on considérait que 80% des places post-bac étaient universitaires. Au début des années 90, c’était 50%, et aujourd’hui, qu’elle la répartition ?
On peut approcher ce chiffre à partir de la note d’information de la DEPP 11.08 mai « Les bacheliers 2008. Où en sont-ils à la rentrée 2009 ? » :

Le tableau 1 de cette note donne un chiffre : 31% des bacheliers 2008, quel que soit leur bac se trouvent en université (inclus PCEM et exclu les IUT).

Notre baccalauréat a une double valeur. D’une part il atteste de la fin des études secondaires, et d’autre part, en tant que premier diplôme universitaire, il ouvre le droit à une poursuite d’étude dans l’enseignement supérieur. On peut considérer que dans un univers de 80% de places universitaires, ce droit est respecté, mais qu’en est-il lors ce champ se trouve réduit à 30% ? Le bac n’est plus suffisant, c’est le niveau de « réussite » (identifié par divers marqueurs) qui autorise la poursuite d’études. De fait notre enseignement supérieur est devenu sans le déclarer un espace de sélection et protégé.

Il suffit d’observer la différenciation des inscriptions selon le type de bac. L’offre et le public étudiants se trouvent segmentés.
Face à cette amplification de la sélection et de la segmentation, on a actuellement deux formes de régulation qui se sont développées. Tout d’abord une régulation organisée par les pouvoir publics, ainsi, les inscriptions, l’accompagnement de celles-ci, une gestion de la sélection, se trouvent organisées autour de « APB », le système informatique Admission-post-bac , et par l’orientation active.
L’état dans les années 80 a organisé une politique de discrimination positive pour l’éducation au niveau primaire et secondaire. Voir le texte « Les enjeux de la discrimination positive » (je n’ai pas trouvé l’auteur).  Mais au niveau de l’enseignement supérieur, ce sont des initiatives privées qui se sont engagées sur cette thématique, telles que les Grandes écoles Sciences Po, l’ESSEC, HEC. Voir par exemple un article dans le Sciences Humaines 15/06/2011 « Discrimination positive à Sciences Po ».

A cela il faut rajouter les évolutions organisationnelles dues à l’environnement et à la concurrence internationale : la mise en place des PRES (les pôles de recherche d’enseignement supérieur, 2006), et la loi dite LRU de 2007.
Cette évolution vers la complexité provoque un besoin d’information de plus en plus important.

Une formation cloisonnée

La forme générale de notre formation est celle du menu et non de la carte. Le diplôme valide l’ensemble d’un parcours fermé, aux choix très étroits. Chaque formation est un silo, rares sont les passages possibles d’une formation à une autre. La réforme du LMD, recommandée par l’EUROPE afin d’assurer une mobilité des étudiants basée sur la validation de fait des formations, supposait une refonte de l’organisation supposant un principe de modules à combiner par les étudiants. Or nos formation ont bien été recalibrés en modules, en crédits, mais le principe combinatoire fut rejeté. Un diplôme correspond toujours à un ensemble relativement fermé.

Deux conséquences :

  • L’orientation en France est un choix de chemin déjà tracés, et non pas la détermination de son propre chemin.
  • D’où une pression à bien choisir l’entrée de ce chemin. Pourras-t-on aller jusqu’au bout ? Et ça ne me plaît pas, ou si je ne réussis pas, comment changer d’orientation ? Le choix en France est particulièrement risqué, car il engage dans un temps long de plusieurs années.

D’où, là encore un « besoin » d’information sur la/les formations, ce qui reboucle avec ma première partie.

Rajoutons pour terminer que cette « angoisse » se manifeste également, pour certains par une recherche d’information sur soi, aussi le secteur marchand développe à nouveau le testing et une nouvelle pratiques, le coaching.

Bernard Desclaux

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This entry was posted on Mardi, octobre 9th, 2012 at 14:36 and is filed under Orientation, Système scolaire. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

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