PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Collectif Cape – Collectif des associations partenaires de l’école publique :

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Crédit photo : Benoît Debuisser

Le temps éducatif d’un enfant ne se réduit pas à sa vie d’élève : une affirmation qu’il parait urgent de rappeler et de prendre en compte pour que les débats en cours débouchent enfin sur des mesures utiles.

La négociation actuelle sur les rythmes scolaires risque de compromettre la chance que cette réforme présente pour la refonte du système éducatif. Le CAPE exprime ses craintes de voir les discussions ne porter que sur l’organisation du temps des enseignements au mépris d’une approche globale des temps éducatifs.

Nous profitons du Salon de l’éducation pour rappeler un certain nombre de points majeurs, relevant de l’intérêt général et celui des enfants en particulier, en bonne partie portés par l’Appel de Bobigny signé par l’ensemble des syndicats représentatifs.

Les temps éducatifs doivent être pensés de façon globale. Ce serait une régression de les définir de façon cloisonnée : un temps d’enseignement des programmes scolaires assuré par un professeur des écoles face à une classe d’élèves ; le temps des familles responsables de l’éducation de leurs enfants ; un temps « périscolaire », consacré à un soutien scolaire plus ou moins individualisé ou à diverses activités plus ou moins culturelles selon les initiatives locales.

Chaque temps éducatif doit intégrer la diversité des approches pédagogiques. Il n’y a pas un temps pour l’enseignement collectif et un temps pour l’aide individuelle, un temps pour les fondamentaux et un temps pour le supplément d’âme culturel, un temps pour l’instruction et un temps pour l’éducation. Ce sont tous les temps d’encadrement des enfants, par les différents acteurs, qui doivent croiser ces différentes dimensions.

Les temps éducatifs doivent être élaborés collectivement par les acteurs locaux. Les projets d’école, d’établissement, les projets éducatifs territoriaux sont les leviers majeurs pour faire dialoguer les acteurs, pour construire du collectif. Le cadre national doit avant tout prévoir la latitude nécessaire pour que chacun assume ses responsabilités dans la prise en charge des enfants.

L’école doit cesser de penser seule pour elle-même, laissant à posteriori aux autres champs éducatifs le soin de combler les espaces vacants.

Nous pouvons comprendre les interrogations des enseignants, mais le débat oublie celles des autres acteurs. Nous voulons que les points de vue des animateurs professionnels, des auxiliaires de vie scolaire, des ATSEM soient aussi enfin pris en compte.

Pour ce faire, il faut promouvoir sur le long terme le croisement des cultures professionnelles, et ce dès la formation initiale : la mise en place très universitaire des écoles supérieures du professorat et de l’éducation nous apparaît à ce stade mal engagée. Elle devrait notamment intégrer le trésor du capital pédagogique des innovateurs et pédagogues qui montrent la voie depuis longtemps.

Nous affirmons que nos propositions

  1. mettent au premier plan le souci des apprentissages et de l’éducation des enfants,
  2. servent les intérêts propres des enseignants et des éducateurs, leurs conditions de travail, pour peu qu’ils acceptent de travailler autrement et sans confusion des rôles,
  3. répondent aux contraintes budgétaires des collectivités locales.

Le CAPE, pendant le salon de l’éducation ce jeudi 22 novembre en présence de Vincent Peillon, actualisera les propositions concrètes du mouvement associatif.

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