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In La Vie – le 12 mai 2013 :

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Lors du service inaugural du premier synode de l’Eglise protestante unie de France qui avait lieu au grand temple de Lyon samedi 11 mai, le ministre de l’intérieur et des cultes Manuel Valls a fait un plaidoyer pour la laïcité, « rempart contre l’obscurantisme ».

« La laïcité est un rempart contre tous ceux qui veulent mettre sur la scène publique le refus du débat et l’obscurantisme qui n’y ont pas leur place ». C’est un discours musclé, véritable plaidoyer pour la laïcité qu’a fait Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur et des cultes au Grand Temple de Lyon à l’occasion du service inaugural du premier synode de l’Eglise protestante unie de France et en présence de personnalités religieuses chrétiennes comme le pasteur Laurent Schlumberger, fraîchement élu premier président de l’Epuf, le cardinal Philippe Barbarin, le métropolite orthodoxe Emmanuel et Frère Aloïs de la communauté œcuménique de Taizé.

Laïcité et tolérance : pendant un bon quart d’heure, il a martelé les deux mots et sans y faire directement référence, le Ministre a fait plusieurs allusions à l’actualité du mariage pour tous, des allusions dont le ton humoristique n’évinçait pas l’intransigeance. « Quel beau pays la France, où un Ministre peut passer son temps dans les temples, les synagogues, les mosquées, les Eglises dans un but de dialogue, même si cela n’a pas toujours été facile, n’est-ce pas Monsieur le cardinal ? » a-t-il lancé dans un sourire à l’attention de l’archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, suscitant des rires dans l’assemblée tandis que le cardinal Barbarin écoutait avec gravité. « Valorisons la tolérance car cela n’a pas toujours été le cas, a-t-il poursuivi. Le protestantisme français a fait l’objet de persécutions, d’oppressions : il a fallu des siècles pour que la France apprenne à vivre avec des convictions différentes et pour que le génie de la République s’enrichisse de cette approche de la laïcité » a-t-il poursuivi.

Laïcité qu’il a définie comme « non pas l’annulation du fait religieux mais la séparation claire de ce qui relève du temporel et du spirituel » et comme « la réconciliation entre deux aspirations qui animent l’humanité : le présent et l’infini. » Le présent qui permet de « favoriser le progrès social par la loi et des choix démocratiques ». L’infini qui est « désir d’absolu et grand mystère ». « Ces deux dimensions sont appelées à dialoguer au nom de la tolérance » a-t-il souligné.

Le Ministre « particulièrement heureux d’être présent » a déclaré « mesurer pleinement l’intensité du moment » avant de faire « une confidence » : « Quand j’ai été appelé à prendre mes fonctions de Ministre de l’Intérieur, jamais je ne pensais assister à un tel moment historique, celui de la fusion de deux Eglises, pôles multiséculaires du protestantisme français. Mais ce n’est que justice, moi qui ai collaboré avec Lionel Jospin et Michel Rocard », a-t-il raconté avec humour. Il a dit son respect du protestantisme « foi pratiquée sans ostentation mais avec clarté, avec une grande tradition d’engagement social.

Revenant sur un moment du service inaugural où chaque participant était invité à tenir une bougie allumée en signe de partage et de communion, Manuel Valls, ne faisant pas exception, il a assuré que « tenir une bougie avec le sénateur et le maire était un signe de respect et de fraternité ». A quelques centaines de mètres du temple, des manifestants contre le mariage pour tous ont accueilli sa sortie en chantant la Marseillaise et en criant « Manu, ta loi on en veut pas ».

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Categories: Laïcité

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