PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In ICEM – Coop ICEM – le 17 mai 2013 :

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C’était l’un des sept ateliers de la journée nationale de la réussite éducative du 15 mai 2013. Cette notion deviendrait-elle importante ?

Les différents acteurs de l’éducation (professionnels de l’éducation, élèves, parents) confirment que le mal-être à l’école les concerne tous. Qu’il n’est pas réservé aux zones prioritaires et qu’il traverse tous les cycles d’enseignement du 1er au 2d degré.
Néanmoins, du mal-être à la souffrance la distance est souvent très courte.
On pourrait dresser une liste à la Prévert de tous les facteurs de ce mal-être inhérents à notre système éducatif. J’en citerai juste quelques-uns qui peuvent bien sûr s’associer les uns avec les autres :
– la recherche continue de la performance qui engendre évaluation, concurrence, compétition avec ses notations, remarques, redoublements, orientations… qui engendrent à leur tour découragement, humiliation, résignation, décrochage…
– l’ennui qui engendre passivité, étouffement du désir de savoir, comportements et attitudes non conformes… qui engendrent à leur tour sanctions et punitions, exclusions…
– la responsabilisation individuelle des résultats qui engendre remédiation, soutien, rééducation… qui engendrent à leur tour culpabilisation, stigmatisation, externalisation…
– le temps scolaire concentré, découpé, segmenté qui engendre discontinuité, incohérence, arythmie… qui engendrent à leur tour stress, lassitude, énervement…
– l’espace scolaire étroit, compartimenté, fermé, contraint… qui engendre agressivité, conflits, agitation, malaise du corps…
– etc.
 
Lorsqu’on choisit de travailler en pédagogie Freinet, le bien-être n’est pas un objectif en soi, mais de fait il s’installe naturellement.
Le premier facteur : l’enfant est considéré dans sa globalité, son vécu avant et après l’école trouve place, il est accueilli avec tous ses bagages.
Trois autres facteurs me semblent importants :
–  les principes de coopération, d’entraide, de valorisation des progrès sans notation enrayent les conséquences de la recherche de la performance et la responsabilisation individuelle des résultats ;
– une pédagogie où le désir de savoirs et la recherche de connaissances permet à l’enfant d’être acteur et auteur de ses apprentissages, où l’expression personnelle et collective permet de relier vie et savoirs scolaires n’engendre pas l’ennui et la lassitude ;
– une pédagogie où la participation de tous à l’organisation et à la programmation des apprentissages permet à chacun de construire sa citoyenneté n’engendre pas l’incohérence des temps et les comportements agressifs.
 
Et pour les autres élèves que va-t-il se passer ?
La loi pour la refondation de l’école se veut bienveillante et accueillante… mais la route est longue et accidentée. Une certitude, elle n’y arrivera pas si elle conserve dans ses cartons :
–  le concept de « l’égalité des chances » qui responsabilise individuellement l’enfant et sa famille ;
– la culture de l’évaluation et de la performance qui favorisent les stratégies individuelles et où la réussite des uns se fait par l’échec des autres ;
– l’imperméabilité à son environnement et la fermeture de ses portes aux familles ;
– une formation des enseignants qui ignore les pédagogies coopératives et favorise la compétition et la concurrence ;
– des programmes et des disciplines qui ne se regardent pas ;
– les stigmatisations compassionnelles et les prises en charge segmentées des enfants qui détruisent tous les liens ;
– un semblant de vie démocratique et culturelle accordé aux enfants et aux jeunes ;
– l’externalisation du traitement des échecs aux familles et aux initiatives de soutien ;
– etc.
Le Sénat travaille  la loi du 21 mai au 24 mai, comment en ressortira-t-elle?
 
A écouter Vincent Peillon et George Pau-Langevin, la refondation de l’école demande du temps, alors commençons dès aujourd’hui !
Si des pratiques qui permettent la bienveillance existent, qu’attend-on pour venir les voir, pour les reconnaître, pour les mutualiser, pour les encourager ?
Peut-être que le Conseil national pour l’innovation qui vient de s’installer saura le faire sinon pas de soucis les mouvements pédagogiques savent le faire !
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