PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Eduscol – le 30 mai 2013 :

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Un outil qui offre des potentialités pédagogiques nouvelles

En progression continue depuis la rentrée scolaire 2010, on compte maintenant environ 15000 tablettes en expérimentation dans les établissements scolaires (dans 119 écoles, 174 collèges et 42 lycées).

Tous les témoignages convergent sur les qualités indiscutables de la tablette. Sa rapidité de mise en œuvre, son autonomie, sa légèreté, sa simplicité d’utilisation, sa mobilité modifierait l’organisation et l’usage des TICE dans la classe, et aurait un impact positif sur les apprentissages dans de nombreuses disciplines.

Souplesse de la durée et du rythme des séances

La tablette est sur la table, à côté du cahier, du livre et de la trousse, elle peut être utilisée à tout moment pour une consultation, un exercice, un enregistrement, un travail de recherche individuel ou collectif, et cela même pour une activité de courte durée.

Elle est un outil parmi les autres et s’intègre naturellement à une séance d’enseignement classique.

Alternance entre travail individuel et travail collectif

La tablette est le complément du tableau numérique interactif dans la classe numérique. Elle contribue à en faire un ensemble cohérent et renforce son efficacité. Le travail individuel produit par l’élève ou celui d’un groupe d’élève sur une tablette est projeté au tableau et fait l’objet d’analyses, de discussions et de modifications collectives.

Échanges, partages, confrontations, conjectures autant de procédés qui facilitent voir dynamisent fortement la mise en activité et la participation des élèves

Activités variées liées aux apports spécifiques de la tablette

L’aspect multi-sensoriel en fait un outil mieux adapté que les ordinateurs aux élèves à besoins éducatifs particuliers.

Il permet une créativité renouvelée dans les disciplines artistiques.Il modifie le statut de l’écrit et du livre.

La tablette permet d’associer lecture et écriture par une circulation facilitée entre consultation, commentaires et échanges.

Elle permet un accès différent aux savoirs et à des ressources multiples comme par exemple de très nombreux ouvrages (simplement stockés et conservés sur la machine ou mis à disposition par des serveurs spécialisés.

Consulter les usages pédagogiques  :

Une expérimentation tablettes dans l’académie de Grenoble

Une expérimentation tablettes dans l’académie de Bordeaux

Usages pédagogiques dans le dossier sur éduscol

La fonction d’enregistrement et d’écoute fait de la tablette en petit laboratoire de langue. Les appareils photos et caméras sont utilisés dans de nombreuses disciplines pour produire des comptes rendus de visites en sortie scolaire ou d’expériences en classe.
La mobilité ouvre des usages jusqu’ici impossible à envisager.

Par exemple pendant les cours d’EPS elle modifie en profondeur l’attitude et la stratégie d’apprentissage des élèves.

Consulter les usages pédagogiques dans l’académie de Versailles

Une simplicité apparente qui nécessite un accompagnement des enseignants

Une nécessaire prise en main du matériel

L’outil est nouveau, il fonctionne jusqu’ici sous des systèmes d’exploitations inconnus des enseignants voir même de beaucoup d’élèves. L’accès aux données via les applications, masquant le système de gestion de fichiers à l’utilisateur est facilitateur pour les élèves, en particulier pour les élèves du premier degré, mais cette simplicité de la tablette n’est qu’apparente.

Dans la plupart des expérimentations les enseignants ont adjoints des applications de gestion de fichiers nécessaires aux activités liées à l’organisation et aux infrastructures de l’établissement. Ils ont pu constater à cette occasion que les manipulations de logiciels complexes et de gestion de données étaient aussi difficiles pour les élèves que sur des ordinateurs et nécessitaient une formation spécifique.

Une nécessaire appropriation pédagogique

La mise en œuvre pédagogique de ces tablettes en classe s’est avérée plus lente et plus complexe que la simplicité des matériels ne le laissait prévoir. Il a fallu qu’après la prise en main technique se mettent en place un certain nombre de « bonnes pratiques » en classe en raison de la difficulté ressentie par les enseignants de contrôler les activités des élèves pendant le cours.

Adapter son cours à l’usage de la tablette, c’est sans doute transformer en profondeur son déroulement. Beaucoup d’enseignants signalent le travail important qu’ils ont dû réaliser pour organiser quelques séances dont le contenu reste cependant assez classique : recherches sur internet, QCM, prises de notes … même s’ils se sont déclarés passionnés par l’aventure. Certains se sont découragés d’autres ont frayé des voies nouvelles qu’il nous reste maintenant à mutualiser.

En dehors de quelques précurseurs en général supports des projets, la plupart des enseignants témoignent de leurs difficultés à trouver des applications et des ressources adaptées à leurs besoins et de la perte de temps considérable que cela représente. Par ailleurs ils estiment que la gestion des tablettes, la synchronisation, le chargement des nouvelles applications, la difficulté de gestions des fichiers et la communication avec le reste des équipements informatiques de l’établissement est au-delà de leurs compétences et devrait être confié à une personne formée.

L’utilisation par le plus nombre de tels outils nécessite un dispositif d’accompagnement des enseignants structuré et conséquent et des personnes spécialisées pour gérer les flottes.

Des échanges pas si simples dans un contexte scolaire

Les tablettes« grand public » utilisées dans les expérimentations sont des outils conçus pour une utilisation individuelle et personnelle. Il a fallu rechercher des solutions techniques d’échange de documents autres que ceux proposés à travers les messageries.

Plusieurs solutions ont été mises en place. L’utilisation d’applications d’échange de fichiers (aujourd’hui chaque système d’exploitations, chaque constructeurs propose son « nuage ») ont été la règle générale et ceci sans contrôle des données des élèves ou des enseignants.

Pratiquement dans la plupart des sites expérimentaux, les tablettes des élèves étaient toutes synchronisées sur le même compte Gmail, témoignant d’une difficulté à s’intégrer à l’informatique de l’établissement.

Quelles perspectives pour répondre au besoin du numérique pédagogique à l’école ?

Des contraintes techniques, logistiques et organisationnelles importantes mais identifiées

Loin de l’hypothèse formulée au début de l’expérimentation sur la simplicité et le gain de temps sur la gestion des matériels, l’utilisation en milieu scolaire de tablettes nécessite la mise en place et la maintenance d’un dispositif technique relativement important et complexe qui n’est pour l’instant pas à la portée des enseignants ni même des référents TICE.

Il comporte notamment les systèmes et applicatifs permettant la connexion à Internet avec la mise en place d’un dispositif de contrôle et des outils d’échange de documents. La plupart des utilisations mises en œuvre nécessitent une connexion Internet constante et de qualité en particulier la connexion Wifi doit être efficace et entretenue. Beaucoup d’enseignants se sont plaints d’un roulement aléatoire de tablettes qui refusent de se connecter ce qui représente un frein important à la rapidité de mise en œuvre des activités

La configuration, la mise à jour et le déploiement des applications sur les tablettes est un problème majeur. Les stores sont inadaptés aux achats et déploiement en nombres. Les expérimentateurs ont perdus énormément de temps sur la configuration des masters, d’autant plus que la recherche continuelle d’applications adaptées à l’enseignement et de ressources compatibles demande un renouvellement permanent de cette activité.

Des solutions industrialisées restent à explorer. Des outils de déploiement en grand nombre commencent à se développer. L’achat et l’installation des applications doivent s’adapter à la diffusion dans le milieu scolaire qui n’est pas celui du grand public et aux besoins des tablettes pour l’éducation.

Des améliorations à poursuivre pour répondre aux objectifs du numérique à l’école

La tablette est incontestablement pleine d’avenir et pour atteindre l’objectif de réduire la fracture numérique et de faire entrer le numérique à l’école, elle doit encore subir quelques adaptations.

En deux ans, elle a beaucoup évolué. L’offre s’est diversifiée, depuis l’apparition de stylets jusqu’à l’option ardoise. Une nouvelle génération de tablettes hybrides plus puissantes (clavier détachable) permet avec un seul outil l’usage des fonctions tactiles de la tablette et celles des fonctions complexes des ordinateurs avec une gestion facilitée des fichiers. Les systèmes d’exploitation ont évolué, ils sont plus stables. Beaucoup de modèles de tablettes sont maintenant munis de connecteurs qui permettent de gérer les périphériques classiques et donc s’intègrent plus facilement à la classe.

Des analyses et des évaluations à poursuivre et à partager

Consulter les rapports d’expérimentation rédigés par les académies ou les laboratoires de recherche

Expérimentations dans l’enseignement scolaire : établissements expérimentant les tablettes tactiles

Dans les expérimentations, les tablettes sont venues remplacer les classes mobiles. En ce qui concerne les prêts ou dotation personnelle des élèves, nous avons peu de retour des usages et du prolongement des activités de classe à la maison.

La fragilité des tablettes et leur coût élevé ont dissuadé la plupart des établissements de laisser sortir le matériel. Il est indispensable de poursuivre les analyses et les évaluations et de mettre en commun les usages.

Des outils sont en place (Edubase – Siene) pour partager les expériences des enseignants dans toutes les disciplines.

Exemples :

Et pour demain ?

Cependant l’objectif reste la tablette dans le cartable. Elle doit donc être solide, moins couteuse, contenir les manuels scolaires interactifs pour alléger véritablement le poids du cartable. Des applications professionnelles et des ressources spécifiques pour l’éducation doivent être développées.

L’idéal serait que la gestion de la tablette soit capable de distinguer le lieu d’utilisation. A la maison, l’élève utilise sa tablette avec la possibilité de la personnaliser ; à l’école, elle devient un outil de travail.

C’est l’enseignant qui prend la main via un manager et qui contrôle les activités et gère la disponibilité des applications et de la connexion internet.

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