PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Mairie Conseils – le 30 septembre 2013 :

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Aux portes de Tarbes, la commune de Séméac (5.000 hab.) scolarise 457 élèves dans deux écoles maternelles et deux écoles primaires. A la rentrée de septembre 2013, ceux-ci découvrent de nouvelles activités périscolaires. Celles-ci existaient déjà mais elles ont été totalement réaménagées et étoffées à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires voulue par le gouvernement. "Nous avons saisi cette occasion pour pousser notre démarche et la structurer au travers d’un projet éducatif territorial", résume Geneviève Isson, maire.

La commune dispose d’au moins trois atouts qui rendent réaliste le projet dès la rentrée 2013 explique la maire. Premier atout, "la cité scolaire est regroupée, ainsi sont accessibles en 3 minutes à pied, centre de loisirs, salle de sport, stade d’athlétisme et de football". Autrement dit, pas de problèmes de transports à organiser, ni de temps de déplacement à prendre en compte. Second atout : la collaboration depuis dix ans avec une association d’éducation populaire (Léo Lagrange) à qui la ville a délégué l’accueil périscolaire, avant et après la classe et l’accueil de loisirs les mercredis et pendant les vacances. Il s’agit d’accueils de loisirs agréés CAF.

Dernier atout : un tissu associatif réactif et dynamique

Pendant un mois durant le printemps 2013, la mairie a organisé des rencontres bilatérales avec chacune des cinquante associations pour voir avec qui et comment travailler ensemble. Certaines associations interviendront bénévolement. Celles qui ont des salariés factureront leurs interventions car "nous ne pouvons pas risquer de fragiliser ces structures". Pendant l’été 2013, un nouveau point a défini les besoins de matériel de chacune. La commune a choisi de confier la gestion du projet éducatif territorial à l’association Léo Lagrange (voir encadré). De plus, outre les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles Atsem (voir encadré), la mairie mobilise un éducateur sportif et une intervenante en musique.

Cycles de 7 semaines et souplesse pour les parents

Les trois heures d’activités périscolaires hebdomadaires imposées par la réforme se répartissent de 16 à 17 h, les lundis, mardis, jeudis et vendredis, avec des activités organisées sur des cycles de 7 semaines (d’une vacance à l’autre). Les enfants devront donc s’inscrire sur cette durée, et avec le choix pour un, deux, trois ou quatre soirs de la semaine. "Nous avons voulu cette souplesse pour répondre aux souhaits des parents de récupérer leurs enfants dès 16 h certains soirs de la semaine", précise la maire. Dans cette logique de souplesse, la commune a décidé de maintenir la possibilité de laisser l’enfant en garderie dès 16h. En résumé, les parents auront trois choix : reprendre l’enfant à 16h, l’inscrire en activité périscolaire (et ne le récupérer qu’après 17h), ou le laisser en garderie (et pouvoir le récupérer entre 16 et 17h sans déranger les activités).

Alternance d’activités sportives et culturelles

Les enfants auront accès à des activités sportives et culturelles, en alternance sur la semaine et d’un demi-trimestre à l’autre (le cycle de 7 semaines) de façon à ce que "les enfants puissent avoir découvert toutes les activités même en ne venant pas tous les soirs". La précision n’est pas anecdotique pour la maire, très attachée à cette notion de "parcours de découverte". Rock, couture, dessin, tir à l’arc, foot, rugby, taï-chi, danse classique, théâtre… énumère Geneviève Isson, pour illustrer la "large gamme d’activités proposées".

Après quelques tensions, l’apaisement car le projet tient la route

Il a fallu faire avec la rapidité de l’actualité, le flot de questions, des décisions à prendre (délibération du conseil municipal avant la fin mars 2013), et ce malgré l’opposition initiale d’une majorité d’enseignants et des associations de parents d’élèves. "Les enseignants nous demandaient du temps et les parents étaient surtout inquiets de l’encadrement des activités", reprend la maire. "Nous avons pris le temps de les écouter", sachant que la décision, "comme je l’avais bien clarifié, resterait du ressort du conseil municipal". Quelques mois de tensions, par journaux interposés, avec l’option de la maire "de ne pas répondre pour éviter d’envenimer". Aujourd’hui, "tout s’est apaisé", précise l’édile, "parce que nous avons fait un bon travail de préparation, que le projet tient la route et qu’il répond aux questions posées que ce soit en terme de sécurité des enfants, d’activités ou d’encadrement".

Questions d’argent

La commune a décidé de la gratuité des activités périscolaires de 16 à 17h. "Cela a été un argument pour convaincre les parents", observe l’élue. En revanche, après 17h, l’accueil périscolaire classique reprend et reste payant.
Le surcoût de cette réforme se chiffre entre 20.000 et 30.000 euros. Le calcul du nombre d’encadrant par activité (de 1 pour 18 à 1 pour 14), n’est pas encore définitif. De même, bien que les familles aient été contactées pour une pré-inscription, le nombre réel d’enfants qui fréquenteront ces activités reste en suspens.

Emmanuelle Stroesser / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

 

Gestion du projet éducatif territorial
La commune a choisi de confier la gestion du projet éducatif territorial à l’association Léo Lagrange "pour permettre une meilleure articulation des temps et des activités". Elle devra en 2014 passer par la mise en concurrence (marché public) compte tenu de la somme totale des subventions versées (près de 254.000 euros, en incluant l’accueil pendant les mercredis et vacances et les espaces jeunes). L’association mobilisera 12 animateurs. La majorité intervient déjà sur des contrats de 20 h. Cette réforme va aider à "dé-précariser" certains, explique la maire.
Les activités seront encadrées donc par des animateurs qualifiés, mais aussi du personnel municipal et des animateurs issus d’autres associations.
Implication et formation des Atsem
La maire tient à souligner l’implication des Atsem dès le départ : "Je pense qu’elles ont vu au travers de cette réforme la possibilité de faire évoluer leur métier et elles l’ont saisi. Nous leur avons proposé de faire autre chose que de la garderie." La mairie a prévu à leur intention un cycle de trois sessions de formations, en partenariat avec la Ligue de l’enseignement. Des formations pour savoir lire des contes, faire du théâtre, animer des ateliers d’arts plastiques, etc. La ville compte aujourd’hui neuf Atsem. "Nous n’avons donc pas besoin de recruter."
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