PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Cela devient cher d'être pauvre

Dans le domaine de la pauvreté, il existe un gouff re spectaculaire, mais rarement exploré : celui de la double peine. Des loyers plus chers au mètre carré. Des tarifs d’ assurance moins avantageux pour les chômeurs. La minute de téléphone plus coûteuse pour les petits budgets. Un accès à la santé menacé par des barrières fi nancières plus hautes. Le gaz et l’ électricité en constante augmentation. Un gouff re qui engloutit une bonne part du revenu des plus modestes et des aides sociales.

Prenant acte que les caisses sont désormais vides, l ’auteur propose d’inverser la stratégie de lutte contre la pauvreté : réduire les coûts supportés par ceux qui ont moins, faire payer en fonction du revenu, restituer aux plus modestes les sommes importantes qui leur ont été subrepticement subtilisées et renforcer un revenu de solidarité active inachevé, plutôt que le démanteler. Les entreprises ont toute leur place dans cette nouvelle stratégie, comme le montrent des initiatives récentes pour diminuer le coût de l’ alimentation infantile, des lunettes, de la réparation automobile, que ce livre propose de multiplier et développer à plus large échelle. Une stratégie off ensive pour que les pauvres, mais aussi l’ ensemble de la société, en aient davantage pour leur argent.

SOCIAL –Pour l’ancien haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, les plus pauvres paient proportionnellement plus cher que le reste de la population pour les mêmes produits et services…

Un cercle vicieux. Dans Cela devient cher d’être pauvre* qui vient de paraitre,  l’ancien haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch démontre que les plus précaires payent, en proportion, plus cher que le reste de la population pour les mêmes produits et services. Un paradoxe d’autant plus révoltant selon lui, dans un pays «où la lutte contre les inégalités est régulièrement hissée au rang des priorités nationale». 20 minutes revient sur les postes de dépenses pour lesquels les plus pauvres sont pénalisés deux fois.

Les achats alimentaires et de produits d’hygiène

Multiplier les achats modiques finit par peser sur le portefeuille. Notamment car les plus pauvres «ne peuvent pas acheter des volumes suffisants pour bénéficier d’un tarif avantageux», relève Martin Hirsch. Obligés de se rabattre sur des petites doses de shampoing ou de lessive, ils les payent plus chères au litre que les personnes plus aisées qui peuvent en acheter en gros conditionnement. Par ailleurs, «les pauvres n’ont pas de voiture pour se rendre dans les supermarchés qui pratiquent les meilleurs prix», souligne l’auteur.

Le logement

Plus les surfaces sont petites, plus le prix au mètre carré est onéreux. Martin Hirsch démontre aussi que les aides au logement ont contribué à la hausse des prix des loyers par les propriétaires. Ce qui pénalise ceux qui les touchent.

L’automobile

Lorsqu’on est au chômage, on paye souvent plus chère son assurance automobile que si l’on avait été en emploi. Martin Hirsch fonde sa démonstration sur une étude  du  magazine Auto Plus parue en 2012. Elle démontrait que sur 27 compagnies, 17 imposaient un tarif plus élevés aux chômeurs. Certaines justifiant ce surcoût par le fait qu’un chômeur utiliserait plus sa voiture qu’un salarié ! Parallèlement, l’auteur rappelle que les plus précaires possèdent généralement de vieilles voitures qui nécessitent davantage de réparations et qui consomment davantage d’essence que les modèles récents.

Les dépenses d’énergie

Le cout au kWh consommé est supérieur pour les plus pauvres qui sont aussi les plus petits consommateurs, explique Martin Hirsch. «Quand le cout de l’abonnement pour l’électricité et le gaz est un prix uniforme, sa répercussion sur chaque kilowatt sera plus élevée pour ceux qui, parce qu’ils ont un appartement plus petit ou moins d’équipement, consomment moins». Les plus précaires auront aussi des additions énergétiques plus salées car ils n’ont pas moyens de faire isoler leur logement.

La santé

Martin Hirsch cible particulièrement les personnes précaires qui ont des revenus juste un peu supérieurs à ceux requis pour obtenir la CMU. Ces personnes n’ont généralement pas les moyens de se payer une complémentaire santé. Du coup, le reste à charge concernant les frais de santé est plus élevé pour eux.

Les frais bancaires

«Les produits de crédit accessibles aux plus modestes supportent des taux d’intérêt nettement plus élevés», souligne Martin Hirsch. Pour les rembourser, ils doivent donc fournir un effort financier plus important. Ce qui les met souvent dans une situation délicate.

Transport

Ceux qui habitant  en banlieue car ils ne peuvent pas payer un loyer en centre ville, doivent assumer des couts de transport supplémentaires. D’où l’idée défedue par les écologistes  à Paris de mettre en place un pass Naviguo unique…

20 Minutes

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Categories: 4.2 Société

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