PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In L’Expresso – le Café Pédagogique – le 11 octpbre 2013 :

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Le Conseil supérieur des programmes va-t-il sortir Vincent Peillon des difficultés posées par les nouveaux rythmes scolaires en maternelle ? Pour Jean-Louis Auduc, la rédaction rapide des nouveaux programmes de maternelle pourrait amener à modifier des rythmes qui sont sources de difficultés. Il interroge aussi le CSP sur sa composition et soin indépendance. 

Le ministre de l’éducation nationale a présenté le 10 octobre 2013 le conseil supérieur des programmes prévu par la loi de refondation de l’école du 8 juillet 2013. La composition de ce conseil révèle un cocktail savamment dosé. 

Un conseil savamment dosé 

La composition du conseil est savamment dosée : En plus des six parlementaires et des deux représentants du conseil économique social et environnemental (CESE) , l’une responsable d’ATD-Quart-monde , l’autre ancien responsable du Comité national olympique et sportif français ; quatre chercheuses et chercheurs , notamment dans les domaines scientifiques ; deux représentants de « l’Institution » , Inspecteurs généraux ; deux « incontournables » présents dans toutes les commissions et conseils ayant existé depuis vingt-cinq ans dans l’éducation : Eric Favey, de la Ligue de l’enseignement, Agnès Van Zanten, sociologue ; deux personnalités ayant exercé récemment des responsabilités syndicales, l’une au SNESUP à l’IUFM de paris, l’autre au niveau national au SNES. Ce cocktail savamment dosé va-t-il fonctionner de manière harmonieuse ou sera-t-il explosif ? L’avenir nous le dira. 

Quels chantiers sont prévus ? 

Le ministre de l’Education nationale a donné ce jeudi le coup d’envoi d’une refonte globale confiée au Conseil supérieur des programmes. Le CSP aura pour mission dès son installation de « redéfinir les missions de l’école maternelle » et les futurs programmes de maternelle devront s’appliquer dès  la rentrée 2014. Il faut « redonner à la maternelle son statut spécifique et ses pédagogies propres », estime le ministre. «  La grande section de maternelle devenait ces dernières années un petit CP et, chez un certain nombre d’élèves, cela pouvait créer des blocages », affirme Vincent Peillon dans un entretien au « Parisien » publié le jeudi.10 octobre. 

Il semble bien que l’urgence voulue par le ministre concernant les programmes de l’école maternelle ( Le temps va être très contraint pour définir de nouveaux programmes et y former les enseignants) soit liée à ce qui se passe concernant les rythmes scolaires. La volonté d’un certain nombre d’idéologues qui pensent qu’un enfant est un être asexué qui est le même de 3 à 16 ans….a conduit le ministre a mettre en œuvre une réforme des rythmes uniforme de 3 ans ( voire 2 ans comme prévu par la loi) à10/11 ans alors que les rythmes de vie des enfants sont totalement différents à ces deux âges.  Prévoir deux ou trois intervenants à un ( une ) jeune de 10/11 ans qui sort de l’enfance n’a pas les mêmes conséquences que lorsqu’il s’agit d’un (une ) enfant de 3 / 4 ans qui passe de la famille à la socialisation. 

La réforme des programmes de la maternelle permettra sans doute de séparer les rythmes de l’école élémentaire de ceux de la maternelle, surtout lorsqu’on voit que 90% des problèmes concernant la mise en place des nouveaux rythmes scolaires concerne les élèves de maternelle : utilisation des salles installées pour aider les élèves à se retrouver dans un espace ; mise en cause de la sieste, etc. Le ministre a d’ailleurs annoncé à Canal plus le soir du 10 octobre « des ajustements sur la maternelle  » 

Après ce travail, le CSP aura à réviser à la demande du ministre, les programmes de l’élémentaire au collège, puis du lycée. 

Quelle indépendance pour le conseil ?  

L’indépendance du conseil supérieur des programmes est un des enjeux de son fonctionnement. Pourra-t-il choisir en toute autonomie ses sujets d’expertise ?  S’occupera-t-il comme la loi le prévoit et qui est une urgence de faire « des propositions sur la nature des épreuves des examens conduisant aux diplômes de l’enseignement du second degré. » ou «  sur l’évolution du diplôme national du brevet et son articulation avec la validation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture ainsi que sur l’évolution des différents baccalauréats généraux, technologiques et professionnels. » ? Ce n’est pas le moment de faire des procès d’intention, mais le fait que l’ancienne responsable des programmes à la DGESCO devienne l secrétaire générale du Conseil supérieur des programmes peut amener à se poser des questions. 

Espérons que la vigilance de l’ensemble des membres du conseil s’exercera pour faire respecter l’esprit et la lettre  du texte voté dans le cadre de la loi du 8 juillet 2013. 

Jean-Louis Auduc

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