Pour nombre de spécialistes de la formation ouverte et à distance, les technologies sont à mettre au service d’objectifs pédagogiques définis au regard des finalités éducatives et formatives. Dans son dernier rapport, Pour une économie positive [1], Jacques Attali va plus loin : la proposition n° 32 suggère de « former les enseignants à l’usage des technologies » pour « mettre les technologies au cœur de l’éducation ».

Ce faisant, les co-auteurs du rapport semblent considérer que le potentiel des technologies de l’information en matière de communication entraîne de facto un « changement de l’apprentissage », désormais tourné vers « l’échange et l’entraide entre élèves, la personnalisation des conseils de l’enseignant, la valorisation de la créativité ».

Peut-être mais les pistes de travail suggérées laissent plutôt craindre le développement d’un système techno-centré où les objectifs pédagogiques seraient définis en fonction de la technologie du moment. Ainsi s’agit-il, d’une part, de « revoir en concertation avec les enseignants et les spécialistes des nouvelles technologies les programmes scolaires pour les adapter aux possibilités offertes par les nouveaux moyens de communication » et, d’autre part, d’« associer les entreprises du secteur à la réflexion pour profiter des dernières avancées en la matière ». En mélangeant « nouveauté » et « avancée » dans leurs propositions, les auteurs prennent le risque d’induire des résultats à l’opposé de la chasse au « court-termisme » prônée par le rapport.

Groupe de réflexion présidé par Jacques Attali, "Pour une économie positive", Éditions Fayard – La documentation Française", 264 p., 2013.

• Télécharger le rapport au format PDF – 4,88 Mo

par Nicolas Deguerry

in Le Quotidien de la formation, le 24 septembre 2013