PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Le Blog de Claude Lelièvre – le 3 juillet 2014 :

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Selon le rapport sur le  »programme ABCD » que vient de rendre l’Inspection générale, « l’’école n’a pas ou n’a plus de légitimité intrinsèque […]. Les professeur(e)s n’auraient jamais imaginé que des parents puissent voir l’école comme source de danger, jamais pensé qu’on puisse suspecter l’école – et eux en même temps – d’avoir un projet organisé qui les autoriserait à attenter à la pudeur des enfants, à violer leur intimité, à intervenir sur leur sexualité, à manipuler leur conscience ».

En réalité, cela n’est pas vraiment nouveau . Il y a déjà eu des périodes historiques très tendues à cet égard comme peuvent en témoigner les quelques citations enflammées qui vont suivre pour mémoire.

Réaction de l’écrivain Octave Mirbeau, dans le journal « Le Gaulois » du 25 novembre 1880, lors de la création d’un enseignement secondaire public pour les jeunes filles : « La jeune fille française, élevée dans la protection vigilante de la famille, avait été avec soin préservée de l’éducation garçonnière et des brutalités de la science. Elle grandissait dans une poétique ignorance des mystères des choses. Et cette paix candide de jeune fille, cette délicieuse floraison de pudiques désirs, tout cela va disparaître ! On va supprimer la jeune fille. Assez de ces petites niaises qui croient à l’ange gardien, aux bébés qui naissent dans les choux. La science de l’Etat se chargera de souffler sur ces illusions enfantines. On leur apprendra tout, même l’impureté. Elles n’auront même pas été vierges avant de devenir femmes » . Et l’attaque se précise, qui peut faire mouche si un encadrement professoral féminin fait défaut : « On leur apprendra l’anatomie, les sciences naturelles; puis on leur dira, non seulement comment on élève les enfants, mais comment ils se font et comment ils naissent ; et au besoin, les jeunes professeurs se chargeront galamment de le leur démontrer par la méthode expérimentale ».

A vrai dire, les anti-cléricaux peuvent n’être pas en reste : « il est certain que les jeunes filles gagneraient fort, au point de vue de la licence, à être élevées dans ces maisons qu’on nomme des couvents, et d’où sortent peu de licenciées, à la vérité, mais beaucoup de licencieuses. Là on enseigne à ces jeunes filles à aimer leurs maîtresses et à se chérir les unes les autres, à moins que d’une nature égoïste, elles ne préfèrent se suffire à elles-mêmes. Dans ces saintes maisons, elles pourraient être catéchisées par de pieux serviteurs du Très-Haut, adorant le créateur dans la créature, comme ce curé géographe du diocèse d’Amiens qui, dans un accès de religieux érotisme, écrivait l’autre jour à une de ses pénitentes qu’il brûlait de couvrir de ses baisers ses Alpes et ses Pyrénées » ( le quotidien«  Le Progrès de la Somme » du 7 novembre 1890).

Réaction de l’écrivain Jean Dutourd à propos de la généralisation de la mixité dans les lycées au cours des années 1970 : « Que croyaient-ils qu’il sortirait de la mixité sinon une grande valse des pucelages et la transformation méthodique des lycées en bordels ? C’est à se demander si nous ne sommes pas l’objet d’un complot qui aurait pour double but de supprimer le personnage mystérieux, intouchable et charmant appelé autrefois  »la jeune fille »… et d’empêcher systématiquement les garçons de passer leurs examens en mettant un harem à leur portée » (« Henri, ou de l’ Education nationale », Flammarion, 1983, p.88).

Réaction de la Fédération de Paris des APEL (associations de parents d’élèves de l’enseignement catholique) lorsqu’il est question d’instituer une information et/ou une éducation sexuelle à l’école : elle dénonce dans un communiqué « le processus inéluctable qui transforme le projet de l’Education nationale en une vaste entreprise dite de libération sexuelle, en fait d’initiation à la débauche, comme on le voit actuellement au Danemark ». Elle indique qu’« elle s’opposera avec la plus grande fermeté à toutes les dispositions qui feraient fi de la liberté et de la dignité des familles et n’apporteraient aux enfants qu’une vue caricaturale de l’amour. On laisse déjà prospérer les marchands d’érotisme et de pornographie ; qu’au moins l’on n’organise pas officiellement, là où ils doivent être particulièrement protégés, une nouvelle entreprise de démoralisation de nos enfants » ( « Le Monde » du 20 février 1973 ).

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Categories: Laïcité

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