PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Café pédagogique, octobre 2009 :

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Mercredi 30 septembre, Marcel Gauchet ouvrait le cycle des "Mercredis de Créteil" proposé par  l’Académie de Créteil avec un thème qui concerne tous les enseignants : « L’autorité, condition de l’éducation ». Au terme de son intervention,  l’auteur a accepté de répondre à nos questions.

Pour Marcel Gauchet, nous en avons fini avec l’autoritarisme, nous ne faisons que commencer avec la question de l’autorité.

En quoi consiste-t-elle? Obtenir d’un tiers son consentement par la croyance au bien-fondé de l’ordre énoncé.

L’autoritarisme s’appuyait sur le respect de la religion, de la tradition et de la hiérarchie, pensées comme des formes substantielles de l’ordre social. L’autorité n’a pour elle que la raison. La démocratie n’admet de hiérarchie que  fonctionnelle, et s’en remet pour le reste à l’examen raisonné des individus.

Tout y est discutable, tout y est négociable. Cette transformation profonde ne relève pas d’une décadence ou d’une perversion de la modernité, mais d’une évolution considérable et irrémédiable.

Dans ce contexte, l’institution scolaire a vu s’éroder la forte position sociale qui garantissait son autorité. Dans les rapports sociaux  fondés sur la discussion et la négociation, elle tient difficilement l’équilibre entre liberté et contrainte : elle doit former des individus libres.

Mais elle doit s’imposer par contrainte, parce qu’elle porte l’injonction sociale universelle de l’obligation de se former, et parce qu’elle transmet des savoirs systématiques qui ne peuvent pas s’acquérir au gré de la curiosité ou du désir, mais exigent une méthode de progression contraignante.

 

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