PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Enquête Les échos :

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Extrait : " Une éducation stricte et classique

Les partisans des écoles autonomes, eux, sont persuadés de combler un vide. « Le député local, un travailliste idéologiquement opposé à notre projet, nous prédisait un flop, explique Toby Young. Mais nous avons reçu 1.000 demandes pour 120 places ! Nous sommes l’école la plus populaire du quartier, à tel point que le principal a eu droit à une standing ovation spontanée dans un pub local où il venait prendre une bière ! » De fait, dans le camp travailliste, certains semblent ouverts au principe: un ancien conseiller de Tony Blair, Peter Hyman, a lui-même fondé une école libre… Les défenseurs des « free schools » en sont convaincus : non seulement ces établissements seront mieux gérés, car ils s’émanciperont du poids des syndicats dans l’éducation, mais, de plus, ils seront un aiguillon pour améliorer le niveau général. « Contrairement à ce que pense l’establishment, la majorité des parents veulent une éducation stricte et classique pour leurs enfants », soutient Toby Young, qui prône un enseignement « libéral classique », dans le sens des Lumières du XVIII e siècle. « La discipline est importante, et je conteste l’idée selon laquelle enseigner toutes les matières sérieuses jusqu’à l’âge de seize ans conduirait à exclure les élèves les plus faibles ; c’est le contraire qui est vrai », poursuit le directeur de la WLFS. Pour les partisans de l’autonomie, ces écoles ne sont pas non plus réservées à la « middle class » : 70 % des 79 écoles ouvrant l’an prochain sont dans des zones moins riches que la moyenne et les quartiers sont suffisamment mixtes en Angleterre pour qu’il y ait des parents plus éduqués susceptibles de fonder un établissement, argue Toby Young. Qui souligne au passage que le code des admissions est draconien et que, contrairement aux craintes de certains, aucune entreprise privée n’a eu la licence pour fonder une école : « J’ai bon espoir que les "free schools" finissent par mettre en faillite les écoles privées », plaisante-t-il.

Il faudra sans doute attendre quelques années avant de trancher ce débat. Une récente étude sur la Suède, dont l’Angleterre s’est inspirée, s’est avérée assez peu concluante, en termes de performances scolaires. Mais les circonstances sont différentes : les écoles peuvent y faire des profits et n’ont pas de processus de sélection élaboré, avancent certains. Quant aux académies, il n’a pas été prouvé que leur indépendance les ait réellement aidées. La plupart d’entre elles vient en outre de « basculer » dans l’autonomie, et il est encore trop tôt pour juger leurs résultats. Toby Young, lui, est pressé. Il veut créer une école primaire très vite à côté de son collège et même une chaîne d’écoles libres. Avec « le sentiment de réaliser quelque chose de bien plus fort » que lorsqu’il était journaliste.."

 

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