PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Qu’est-ce qu’apprendre ?  Qu’est-ce que comprendre ?  Qu’est-que retenir ?  Qu’est-ce que mémoriser ?  Qu’est-ce que se souvenir ?

Nous confondons allègrement ces notions.  Le langage de tous les jours entretient ces confusions et nos enfants en pâtissent.

Dans une série d’articles sur l’apprentissage et la créativité, je vous propose de faire le tour de ces notions.  Et de voir comment nous pouvons aider nos enfants et adolescents à mieux apprendre.

« – Tu as appris ta leçon ?

– Oui, maman.

– Tu la sauras pour demain ?

– Oui, maman« .

Céline est sincère : elle a lu et relu le texte sur les écrivains romantiques en prévision de son test le lendemain.  Elle a retenu les noms de Chateaubriand, de Lamartine, de Victor Hugo.  Elle connaît les titres de leurs oeuvres, les dates, etc.

Sa maman est contente : elle a reçu une réponse qui fait baisser considérablement – et très temporairement –  son stress-de-mère-aimante-et-préoccupée-par-la-réussite-scolaire-de-sa-fille !

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

En est-on si sûr ?

Que signifie « apprendre sa leçon » ?  Qu’est-ce « savoir sa leçon » ?

Est-ce : Mémoriser ? Retenir ? Se souvenir ?  Pouvoir réutiliser ?  Pouvoir replacer les notions dans leur contexte ?  Créer du lien entre elles ?  Les rattacher à se qu’on connaît déjà ?  Pouvoir paraphraser le texte avec son propre vocabulaire ?  Retenir les principales dates ?  Mémoriser les noms des auteurs ?

Evidemment, je caricature le dialogue à l’extrême, parce que je veux souligner le fait que nous véhiculons inconciemment et involontairement des notions confuses et parfois contradictoires de l’apprentissage dans le langage de tous les jours.

Et que cette confusion entretient aussi l’idée d’un apprentissage passif : des têtes qu’on remplit par l’étude et qu’on vide le jour de l’examen.  Nous ne sommes pas encore sortis des métaphores physiques et mécanistes de l’apprentissage…

Apprendre, c’est d’abord comprendre

Retenir par coeur, c’est la meilleure façon d’oublier.

Apprendre, ce n’est pas seulement mémoriser.

Apprendre, c’est d’abord : comprendre !  C’est l’une des bases de la méthode Etudier efficacement en 5 étapes que je préconise.

Comprendre, du latin cumprehendere, veut dire « prendre ensemble« , « prendre avec« .

Et donc, tisser des liensEntre les différents éléments de ce qu’on apprend.   Entre les différentes parties de la matière étudiée : je fais le lien entre le courant romantique, opposition aux valeurs classiques et le courant naturaliste, réaction au sentimentalisme romantique.

Liens entre les différents cours : les cours d’histoire ou de sociologie me permettent de comprendre que le mouvement romantique est né pendant les guerres napoléoniennes, alors qu’une classe bourgeoise commence à remplacer la noblesse dans les postes-clés de la société, que les nations commencent à s’affirmer, que l’individu prend de l’importance par rapport à la communauté, etc.   Et toutes ces nouvelles valeurs s’affirment dans des poèmes et des romans qui exaltent l’individualisme, la valeur personnelle, les sentiments nobles, la patrie, la langue nationale, etc.

Et donc, le romantisme, ce n’est pas que quelques poèmes exaltés sur la mer ou sur les feuilles d’automne : c’est d’abord l’aspiration de toute une jeunesse à bâtir quelque chose de neuf, à trouver sa place sur les ruines d’un vieux monde, à mettre en avant ce qu’elle sent de meilleur en elle-même !

Si ça, ça ne parle pas à vos ados, j’ai bien peur qu’il ne leur reste plus beaucoup d’espoir…

Créer du lien

Créer des liens entre ces différentes parties de cours ou entre les cours eux-mêmes, c’est quelque chose d’actif, de créatif.  On ne vous servira pas ces liens sur un plateau : vous devrez les créer vous-mêmes.

Le mindmapping est l’une des techniques qui vous y aidera.  Les cartes heuristiques ou conceptuelles aident à visualiser les liens et les relations entre les parties et avec le tout.  C’est une des techniques que j’enseigne lors de mes ateliers Apprendre A Apprendre.

Voici un exemple d’organigramme éclaté, avec en haut le classicisme et le « vieux monde » et en bas le romantisme et le « nouveau monde ».  L’organigramme éclaté est une structure intéressante pour illustrer une opposition, une distinction entre deux concepts, deux lieux, deux époques, etc.

Le choix des structures et des outils d’apprentissage au bon moment fait partie de la stratégie dont je reparlerai bientôt. (Cliquez sur l’image pour l’agrandir).

On peut compléter les relations par des flèches et des nuages pour renforcer le côté visuel.  Essayez vous aussi, vous verrez, c’est très efficace.

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