PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Aménagement de cour ! : la récré

La réfection de la cour de récréation de l’école Jules Verne à Lyon a fait l’objet d’un travail d’une année scolaire. Un projet qui a associé les élèves de CE2 et des spécialistes de l’urbanisme.

«Maintenant, on va faire des réunions pour de nouvelles règles.!» annonce Baptiste qui se sentengagé dans le nouveau fonctionnement de la cour. Il faut dire que sa classe a joué un rôle important dans la transformation de cet espace emblématique de l’école. La qualité de vie, des jeux et des relations a été améliorée pendant les temps de récréation et il peut en mesurer avec fierté les progrès tant pour les élèves que pour les enseignants.
Une cour aménagée pour et par les usagers «On a rapetissé le terrain de foot, avant il y avait toujours des télescopages!» raconte Chloé qui vante aussi les mérites des tables en bois pour goûter. À l’école Jules Verne, la cour semble pouvoir répondre à toutes les attentes de ses usagers!: très grande, elle offre surtout des possibilités importantes pour les activités des élèves, qu’ils soient petits ou grands, sportifs ou contemplatifs, isolés ou en groupes… S’il en est ainsi, c’est surtout parce que les enfants de l’école ont pu analyser l’usage qu’ils avaient de cet espace et participer à son évolution. «On a voulu laisser de la place libre parce qu’il y a des élèves qui veulent danser, chanter et faire des chorégraphies !» ajoute Lucie. Sans parler des échiquiers au sol, des bancs autour des arbres, des pistes pour les relais ou du jardin potager en cours de réalisation. Si les élèves approuvent les transformations de leur cour, ils évoquent aussi avec plaisir le travail qu’ils ont effectué en classe pour obtenir ce résultat.

Des outils de professionnels au service d’une démarche citoyenne

Comme déjà quatre autres écoles de la ville de Lyon et six autres à venir, l’école Jules Verne a en effet bénéficié pour la réfection de la cour de récréation d’un partenariat original entre la ville, l’Éducation nationale et l’association «Robins de Villes !». «Connaître, partager pour transformer notre cadre de ville !» est l’une des devises de l’association qui a pour objectif de remettre les habitants au centre du processus de construction de la ville. Dans ce projet ce sont les élèves qui ont été impliqués et qui sont passés de simples usagers à co-concepteurs de leur environnement. Alors que des travaux étaient prévus par la ville dans la cour de l’école, une classe de CE2 a été choisie comme classe relais. «Ce sont souvent les CE2 qui intègrent les projets pour des raisons de compétences requises (capacité d’abstraction, lecture de plans, passage de la 3D à la 2D…) et aussi pour leur permettre de voir la cour réalisée puisque les travaux ont lieu l’été suivant le travail en classe !» nous explique Sylvain Manhes des «Robins des Villes !». La méthodologie est maintenant bien rodée et la collaboration entre les différents partenaires se concrétise au cours de dix ateliers tout au long d’une année scolaire. De l’analyse de l’existant à une phase d’utopie (la cour rêvée… avec piscine et toboggan géant!!) pour aboutir progressivement à une phase de projet réaliste par l’introduction de la notion de contrainte, les élèves sont impliqués à tous les stades. Chloé reconnaît que «tout le monde a plein d’idées, quelquefois bizarres, et à la fin on n’en a gardé que quelques-unes !». Les outils de professionnels sont mis à la disposition des
élèves : analyse descriptive et critique, photos références, plans, maquettes… et même concours pour sélectionner le meilleur projet. Toute cette matière est synthétisée et remise à la ville qui s’en empare pour la traduire en plan d’aménagement. L’été suivant, les travaux sont réalisés sous le contrôle des « Robins !» qui s’assurent que le cahier des charges est bien compris et respecté par les entreprises. Bilan positif pour les élèves et pour les enseignants.
Le directeur, Jean-Luc Girault apprécie lui aussi!: «La cour est beaucoup plus facile à surveiller!: il y a beaucoup moins de heurts, certaines zones sont plus calmes et demandent moins de vigilance. On constate aussi que la diversité des activités possibles a fait baisser le nombre de footballeurs acharnés !!»

CLAUDE GAUTHERON
 

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