PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In OZP – le 18 mai 2013 :

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L’atelier 7 a réfléchi sur ce que les pratiques artistiques, culturelles et sportives apportent à la réussite individuelle et collective. Cette problématique a été traitée autour de trois axes.

Jacques-Bertrand de Reboul, sous-préfet à la ville et à la cohésion sociale, Hauts-de Seine – Sylvie Freyermuth, Principale de collège, Nancy – Patrick Kanner, président CG du Nord – Vincent Maestracci, IGEN, enseignement et éducation artistique

Les vertus du collectif sont tout d’abord mises en évidence à travers l’exemple de l’orchestre d’un collège ÉCLAIR, Claude Le Lorrain, à Nancy. L’expérience montre un effet positif sur les résultats scolaires par le développement de compétences telles que la concentration, l’écoute, le respect. Par ailleurs cela apporte aux élèves et à leurs familles, la fierté de changer l’image de l’établissement. Quelques conditions pour une telle réussite : que le projet soit ambitieux : même s’il ne s’agit pas de former de futurs musiciens, on parle d’apprentissages et pas d’animation « ludique » ; d’autre part c’est un engagement fort via le projet d’établissement et l’ensemble de son volet culturel, qui se mobilise pour trouver les partenaires et les financements (Conseil général, Préfecture, entreprises).

Les pratiques artistiques, culturelles et sportives sont présentées par ailleurs comme un pas de côté : elles se déroulent ailleurs, les bons ne sont pas forcément les mêmes que dans les activités scolaires, ils sont avec d’autres enfants et d’autres adultes. Elles mettent en avant d’autres qualités (prise d’initiative, responsabilité, créativité, agilité, concentration), valorisent la singularité qui est souvent laissée de côté à l’école, dans les travaux de groupe.

Quelques questions sont demeurées en suspens : ce pas de côté peut-il être fait à l’école ? Si c’est à l’extérieur de l’école qu’on les développe, comment fait-on le lien, comment capitalise-t-on ?

Enfin le président de son Conseil Général du Nord a tenu à préciser que l’implication du département dans la prise en compte globale de l’enfant n’est pas un acte philanthropique : ce qui n’est pas investi dans l’éducation aujourd’hui, sera à payer dans la reconstruction sociale demain. Chaque minute, jour et nuit, dit-il, représente pour son département 1000€ au titre du « RSA-socle », soit au total un budget annuel supérieur à celui dont bénéficie le Ministère de la ville.

Quelques éléments me gênent, dans cet atelier, comme dans l’ensemble de la journée.

Tout d’abord le poids des symboles. Cette journée était un temps de mobilisation au service de ceux à l’encontre desquels le fonctionnement scolaire (et universitaire) traditionnel redouble l’impact de la sélection sociale. Or, la journée a été rythmée par la référence, parfois révérencieuse, aux « temples du savoir » dans lesquels nous nous trouvions, le grand amphithéâtre de la Sorbonne et Louis-le Grand.

Deuxième gêne : à plusieurs reprises, il a été dit qu’une clé de la politique de réussite éducative serait la désegmentation des actions. Or les discours n’ont eu de cesse de segmenter les acteurs. Séparation entre parents et enseignants, entre enseignants et associations partenaires, entre… Si on veut vraiment œuvrer à la réussite éducative, ces différences ne sont productives que si on accepte d’interroger ses propres pratiques à partir du regard des autres, si on s’interroge sur les complémentarités.

Dominique Seghetchian

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