PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In L’Ecole de Julie – le 11 novembre 2013 :

Accéder au site source de notre article.


Une discussion au sujet des nouveaux APC et de ce qu’on peut en faire m’a fait penser à un apport théorique reçu au cours d’un stage PMQC (Plus de Maitre Que de Classe).

Les posturesL’une des interventions portait sur les gestes professionnels et les postures d’apprentissage des élèves. Cette intervention s’appuyait sur les travaux de Dominique Bucheton, professeur des universités, IUFM de Montpellier, directrice du Laboratoire interdisciplinaire de recherche en didactique éducation et formation.

 

 Les postures enseignantes et les postures élèves, et les APC...Les « postures d’étayage » se placent du point de vue de l’enseignant :

Une posture de contrôle : elle vise à mettre en place un certain cadrage de la situation : par un pilotage serré de l’avancée des tâches, l’enseignant cherche à faire avancer tout le groupe en synchronie.

Une posture d’accompagnement : le maître apporte, de manière latérale, une aide ponctuelle, en partie individuelle en partie collective, en fonction de l’avancée de la tâche et des obstacles à surmonter.

Une posture de lâcher-prise : l’enseignant assigne aux élèves la responsabilité de leur travail et l’autorisation à expérimenter les chemins qu’ils choisissent.

Une posture de sur-étayage ou contre-étayage : variante de la posture de contrôle, le maître pour avancer plus vite, si la nécessité s’impose, peut aller jusqu’à faire à la place de l’élève.

Une posture d’enseignement : l’enseignant formule, structure les savoirs, les normes, en fait éventuellement la démonstration.

Une posture dite du « magicien » : par des jeux, des gestes théâtraux, des récits frappants, l’enseignant capte momentanément l’attention des élèves.

On passe en général par toutes les postures, elles sont toutes nécessaires, selon les moments et situations.

 

 Chez les élèves, cinq postures traduisant l’engagement des élèves dans les tâches ont été identifiées.

Les postures enseignantes et les postures élèves, et les APC...La posture première correspond à la manière dont les élèves se lancent dans la tâche sans trop réfléchir.

La posture ludique-créative traduit la tentation toujours latente et plus ou moins assurée de détourner la tâche ou de la re-prescrire à son gré.

La posture réflexive est celle qui permet à l’élève non seulement d’être dans l’agir mais de revenir sur cet agir, de le « secondariser » pour en comprendre les finalités, les ratés, les apports.

La posture de refus : refus de faire, d’apprendre, refus de se conformer est toujours un indicateur à prendre au sérieux qui renvoie souvent à des problèmes identitaires, psycho-affectifs, à des violences symboliques ou réelles subies par les élèves.

La posture scolaire caractérise davantage la manière dont l’élève essaie avant tout de rentrer dans les normes scolaires attendues, tente de se caler dans les attentes du maître.

 

On se rend bien compte que la posture la plus attendue par les enseignants est la posture réflexive.

Les recherches réalisées montrent des différences entre les élèves des milieux favorisés et les élèves de milieux défavorisés : les élèves en ZEP sont plus dans les postures « scolaires » et « premières » et 70% de ces élèves n’ont que deux postures. Alors que dans les milieux favorisés, les élèves ont à 70% 5 postures.

Ce qui caractérise un élève de ZEP, est le fait d’avoir moins de postures à sa disposition. Ce qui fait la différence dans leur histoire scolaire : les parents et le milieu, et l’école qui construit des postures scolaires et premières.

En effet, les postures de l’enseignant génèrent des postures élèves différentes. Les postures d’accompagnement vont plutôt engendrer des postures réflexives chez les élèves. De même que des postures de contrôle généreront des postures scolaires ou premières.

« C’est peut-être bien l’école, qui ne fait pas son travail, pour amener l’élève à changer de posture. Si les autres de milieux favorisés[…]ont appris naturellement à aborder les tâches de manières différentes, les autres ne les ont pas construites à l’école, et toute la scolarité les a, peut-être, enfermés dans des postures scolaires […] et premières » (D. Bucheton)

Les postures enseignantes et les postures élèves, et les APC...

 

Je vous conseille vivement d’écouter ses vidéos sur les postures maitre et élèves, elles sont courtes (5 et 7 minutes) et très claires, bien plus que cet article !

 

Pour en revenir au sujet (les APC pour ceux qui se sont perdus dans l’article), je me dis que ce peut être le début d’un espace de réflexion des enseignants sur le « faire autrement ». Aider l’élève à avoir une posture réflexive, mais aussi ludique, ne pas « l’empêcher de penser ». Ce qui impose une posture enseignant de lâcher-prise, pas toujours simple à adopter.

Alors, pourquoi pas par exemple mettre les élèves en projet, leur confier les rênes de leur projet, et être dans l’accompagnement en n’intervenant que quand c’est nécessaire ou que l’œil d’un « expert » leur est utile.

 

Bibliographie :  

L’agir enseignant : des gestes professionnels ajustés, Octares, 2009 ;

L’atelier dirigé d’écriture au CP : une réponse à l’hétérogénéité des élèves, Delagrave, 2009 ;

Le développement des gestes professionnels dans l’enseignement du français : un défi pour la recherche et la formation, De Boeck, 2008.

Des articles sur le net qui développent et m’ont aidé à construire cet article :

http://95.snuipp.fr/neovo/?p=95

http://neo.ens-lyon.fr/neo/formation/analyse

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2013/GFENAvril05.aspx

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