PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In L’Express – le 21 mai 2014 :

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Notre contributrice Nelly Guet, ancienne directrice d’établissements scolaires en France, puis à Berlin et en Suisse, évalue l’état de notre École Republicaine au gré de son expérience européenne. Bilan. 
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Notre contributrice Nelly Guet, ancienne directrice d’établissements scolaires en France, puis à Berlin et en Suisse, évalue l’état de notre École Republicaine au gré de son expérience européenne. Bilan.

Il est grand temps de tirer les conclusions d’une évidence: les Français ne s’intéressent ni à l’Europe, ni à l’économie de marché, ni à l’entreprise… et ne sont pas conscients des répercussions de leur ignorance sur la jeunesse de notre pays et donc sur l’avenir de la France. Cette situation est anxiogène et l’on nous promet- via les sondages qui amplifient le mal- de mesurer l’étendue de la maladie au soir du 25 mai 2014. Les symptômes sont connus: violence, chômage des jeunes, désintérêt pour l’école, anxiété face à l’avenir, manque de confiance en soi…  

Remettre en question le modèle de l’école Republicaine

Notre "école de la République" n’est ni efficace, ni démocratique, ni exemplaire, ni éternelle : la situation actuelle est lourde de menaces pour notre contrat social. Origine de la maladie: le rôle timoré des ministres dans leur ensemble et leur souci "politique" à courte vue, le rôle des syndicats et leur pouvoir de blocage de toute réforme, l’absence de pouvoir des parents d’élèves enfermés dans des stéréotypes

Si l’on interroge le malade sur son histoire, il pourrait être tenté de répondre: "Une des principales faiblesses de l’enseignement dans notre pays réside dans le manque de prise en compte de l’individualité des élèves, qui provient de l’absence de caractéristiques de nos écoles. Comment une éducation homogène, des administrations scolaires identiques, des objectifs éducatifs stéréotypés, des programmes généralement similaires et des méthodes d’enseignement monotones pourraient nous permettre de développer le caractère unique de chacun de nos élèves et de ses intérêts particuliers?"  

Ce serait un premier pas vers la guérison. Malheureusement, cette anamnèse provient du constat dressé en Chine par les responsables du ministère de l’éducation qui m’avaient invitée, en octobre 2013, à Pékin, aux côtés d’autres experts à présenter mes propositions "européennes", permettant de développer la créativité des élèves, à l’école. Ces propositions sont décrites dans le livre que je viens de publier "Virage européen ou mirage républicain ? Quel avenir voulons-nous ?" Elles ne se réfèrent pas à un modèle européen qui n’existe pas, mais aux pratiques collaboratives en cours dans les autres pays européens en matière de relation Ecole-Entreprise. 

Les jeunes Français sont parmi les plus pessimistes du monde, seulement dépassés par les jeunes Turcs, Grecs et Marocains (Enquête de la Fondapol en 2011). Selon un récent sondage d’Opinionway, de novembre 2013, 62% des professeurs de collège considèrent l’entreprise comme un "lieu d’exploitation". Dès 2008, le rapport Guesnerie sur les manuels scolaires d’économie, notait un "biais pessimiste, une réticence à mettre en avant les progrès de la civilisation et du bien-être, l’ouverture des sociétés occidentales et les opportunités de mobilité sociale, une insistance sur les malheurs, souffrances, discriminations, misères et conflits du monde…".

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