PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Comment les familles d’origine immigrée se représentent-elle l’école et les savoirs ? C’est l’objet d’une étude de la hauté école Paul-Henri Spaak.

Les familles d’origine immigrée se représentent l’école et les savoirs de façons fort diverses. Mais, dans Le rapport à l’école et aux savoirs des familles d’origine immigrée. Liens avec la réussite scolaire des jeunes (1),

les chercheurs de l’Unité de Recherche en Ingénierie et Action Sociales de la haute école Paul-Henri Spaak mettent en avant une série de convergences des discours de leurs publics-cibles (2).

Parmi ces convergences, «?l’absence de maitrise de la langue française par les parents, associée ou non à un faible niveau d’instruction, handicape fortement la carrière scolaire?». Les parents restent souvent à l’écart de l’école, de ses réunions ou des rendez-vous. «?Or, l’école, la grande majorité y croient?!

Elle véhicule pour eux l’espoir d’une vie meilleure?». Encore faut-il qu’ils passent de la langue au langage et sachent maitriser les codes de fonctionnement et d’évaluation scolaires. Le faible niveau de scolarisation limite l’accompagnement de la scolarité de leurs enfants au terme du primaire. Les conditions d’installation, la précarité des moyens de subsistance de certaines familles, l’indétermination à s’implanter ou à retourner au pays, peuvent entraver l’insertion scolaire.

De plus, la tendance à orienter les élèves en difficultés vers des filières «de relégation» accentue, pour ceux d’origine immigrée, «?cette perception de ségrégation?».

Pour ces populations, le premier critère de choix d’une école primaire est la proximité de la maison. Cela favorise une moindre mixité sociale. Et «?le contrôle parental exercé différemment sur les garçons et les filles éclaire la diversité des postures de ces dernières à l’égard de la scolarité?».

Les chercheurs considèrent le rapport au savoir comme les dispositions développées à l’égard des valeurs et des normes associées à l’apprentissage dans certains contextes : école, famille, internet,… Ce rapport révèle les divergences qui traversent les populations issues de  l’immigration, dans leurs rapports à leur propre culture ainsi qu’à la culture et aux institutions du pays d’accueil.

L’étude laisse le mot de la fin à ce répondant qui, lorsqu’on lui parle de «communauté» préfère parler de «composante».

«?Cela consiste à considérer comme faisant partie de la société belge tous les individus qui la compose?; sans exception. Cela implique que chacun soit en mesure de se vivre comme tel, en percevant l’autre à son égal.

Si la conception idéologique est bien celle-là, la réalité, manifestement, s’en écarte?».

Notre société et notre système scolaire sont inégalitaires : c’est aussi une des conclusions de l’étude récente réalisée par le GERME sur les résultats de l’analyse PISA. Selon elle, les écarts de performance entre élèves issus de l’immigration et ceux qui ne le sont pas restent importants… : notre enseignement n’arrive pas à amener les uns au même niveau de  performances que les autres (3).

•Pa.D

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