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Extrait : Yves Attou,Président du Comité mondial pour l’éducation et la formation tout au long de la vie 

La nécessité d’apprendre tout au long de la vie est une idée maintenant admise par tous. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Il s’agit, en fait, de regarder l’éducation comme un continuum qui se développe de la petite enfance jusqu’à la fin de vie. Elle englobe toutes les opportu­nités d’apprentissage : éducation familiale, éducation formelle de la maternelle à l’université, l’éducation non formelle et informelle, la formation profes­sionnelle, l’éducation populaire, l’auto-formation, la formation par le travail, la formation par l’action dans la société civile, les universités du temps libre. Selon la communauté européenne, elle se définit comme « les activités d’apprentissage, entreprises à tous moments de la vie, dans le but d’améliorer les connaissances, les qualifications et les compé­tences, dans une perspective personnelle, civique, sociale et/ou liée à l’emploi ». Mais, bien qu’elle fasse l’objet d’une unanimité, l’idée d’apprendre tout au long de la vie reste confuse et incomprise. Elle est parfois perçue comme un retour à l’école et peut rappeler une situation d’échec. Dans le cadre d’une rupture professionnelle, elle s’apparente à une« bouée de sauvetage » ou à un « Sos Formation ». L’éducation tout au long de la vie est assimilée, à tort, à la formation continue des adultes, voire à une seconde chance ou un rattrapage. Un effort de clarification s’impose.

Un long processus depuis Confucius : L’idée d’ap­prendre tout au long de la vie est aussi ancienne que la civilisation. Confucius, philosophe chinois (-551-479 av JC) avait déjà recommandé : « Revoyez sans arrêt ce que vous savez déjà. Etudiez sans cesse du nouveau. Alors vous deviendrez un maître ». Jusqu’au XIXème, des philosophes, chercheurs, religieux, acteurs économiques et sociaux, élus ont plaidé pour une éducation permanente. Ce fut le cas, entre autres de Luther, Rabelais, Comenius, Grundtvig et Condorcet. A noter qu’au VIIème siècle, une hadîth prophétique, commentaire du Coran, préconisait : « Rechercher le savoir du berceau à la tombe ». C’est au cours de la société industrielle qu’est apparue la nécessité de développer une formation continue. C’est aussi en 1809 qu’un dénommé H. Chard (Usa) invente une machine à enseigner la lecture, appelée Mode of Teaching Reading qu’il fait breveter. C’est le premier brevet connu pour une machine à enseigner.

 
 

L’après-guerre est marquée par l’introduction d’un droit humain dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme en 1948 (article 26) : « Toute personne a droit à l’éducation ». En 1964, dans sa théorie du Capital humain, Gary Becker, économiste américain, considère que « du point de vue de l’individu, l’éducation est un investissement. Cette théorie va exercer une influence auprès des acteurs économiques et politiques car elle démontre qu’il existe un lien entre niveau de formation et produc­tivité. En 1967, La Conférence internationale sur la « Crise mondiale de l’Éducation », qui s’est tenue à Williamsburg (Virginie, États-Unis) a fait preuve d’une étonnante lucidité. A partir des années 90, l’éducation tout au long de la vie est devenue un thème présent dans les discours, surtout depuis le rapport de Jacques Delors : « L’éducation : un trésor est caché dedans » ( 1996 – Unesco), dans lequel l’auteur affirmait : « L’éducation tout au long de la vie est la clé d’entrée dans le XXIème siècle » .Enfin, les années 2000 consacrent le « lifelong learning » comme élément constitutif de la société de la connaissance.

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