PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

APTITUDE

Le vocable « aptitude » est l’une des traductions du mot anglais « ability » et son emploi dépend du contexte : aptitudes physiques, psychomotrices, aptitudes générales ou spécifiques, aptitudes verbales, spatiales, numériques, techniques, artistiques, sociales, etc. Les aptitudes constituent l’un des objets d’étude de la psychologie différentielle qui analyse la variabilité intra et interindividuelle et conclut à l’hétérogénéité normale des aptitudes, (Piéron H., 1945).

L’usage de cette notion n’implique aucune prise de position préalable quant à l’origine des aptitudes (innées ou acquises). Comme le précise H. Piéron, 1973, le mot aptitude est souvent employé à tort comme synonyme de « capacité », désigne « le substrat constitutionnel d’une capacité préexistante à celle-ci qui dépendra de la formation éducative, éventuellement et de l’exercice ». Des aptitudes réelles peuvent rester inapparentes et virtuelles si les conditions d’exercice des activités susceptibles de les manifester font défaut.

Pour les partisans de la théorie des aptitudes, les dons des élèves seraient innés, ce qui valide le fondement de l’orientation comme procédure de sélection. Largement répandue jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, cette théorie a connu un regain d’intérêt avec la sociobiologie dans les années 1960-1970 ; bien que très fortement remise en cause aujourd’hui par les travaux scientifiques en matière de psychologie ou de neurobiologie, cette « théorie spontanée » structure toujours néanmoins les représentations de bien des acteurs de l’éducation.

La connaissance des aptitudes n’est pas seulement un problème théorique, M. Reuchlin, 1954. Chez Lewin par exemple, les aptitudes sociales impliquent une habileté dans le domaine des relations sociales et son objet de formation.

Selon M. Durand, 1991, « les aptitudes sont des caractéristiques individuelles, relativement stables, résultant d’un surapprentissage ou déterminées génétiquement ». Elles sont généralement évaluées à l’aide de tests et d’épreuves standardisées. L’ évolution des méthodes de mesure des aptitudes et l’étude des relations entre les résultats de ces mesures et les facteurs qui les expliquent, ont permis de définir un nombre considérable d’aptitudes spécifiques.

Le mot aptitude a été employé en pédagogie avec des sens différents, ce qui a contribué à rendre confuses des controverses scientifiques qui, en raison de leurs incidences sociales et politiques, ont produit de vives polémiques. La notion d’aptitude n’est pas un observable mais un construit cognitif, elle permet de différencier des individus ou des groupes humains sous l’angle de l’efficience. Elle peut désigner tout aussi bien des processus élémentaires, des fonctions globales, des combinaisons de fonctions globales relatifs au processus intellectuel, à la formation de la personnalité ou à l’expression de l’affectivité. Les aptitudes intellectuelles peuvent être considérées « comme des caractéristiques cognitives responsables de l’acquisition et du traitement de l’information », J. Aubret, 1993.

On le voit, depuis A. Binet, 1905, les connaissances concernant les aptitudes ont beaucoup évolués, des tentatives de renouvellement des tests existants ont vu le jour, des modèles originaux (modèle du traitement de l’information, par exemple) sont apparus, des études de cohortes ont mis en évidence certains phénomènes de progression des scores qui interrogent les outils d’évaluation du potentiel intellectuel. Ainsi l’évaluation dynamique des aptitudes est considérée comme un moyen de mieux prendre en compte les différences culturelles, E. Loader, 2001.

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