PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Traditionnellement, les termes de courtoisie et de civilité renvoient à une dimension strictement sociale de distinction. la civilité désigne l’observance des convenances, des manières en usage entre les hommes d’une société définie à une époque donnée. Emile Littré, 1970, rapproche les termes de civilité, de courtoisie et de politesse, à partir de l’idée qu’il faut passer par la fréquentation des autres pour voir naitre une affabilité qui s’adresse en fin de compte à soi.

E. Goffman dans le représentation de soi en public, utilise deux concepts qu’il distingue : la politesse qui concerne l’interaction entre personnes, et la bienséance qui vise l’apparence pour les autres en situation de visibilité sur la scène.

Peut-on encore éduquer à la civilité et la citoyenneté ? On parle aujourd’hui de recrudescence de la violence, de crise de l’autorité, de perte de repères comme des dysfonctionnements devant lesquels les modèles traditionnels de sociabilité paraissent impuissants. peut-être conviendrait-il d’abord de s’interroger sur la racine à la fois psychologique et morale de tout comportement impliquant la maitrise des conduites envers les autres.

La politesse, qu’on appelait autrefois civilité, et dont on n’entend plus parler qu’au négatif, l’incivilité, reste la condition première de tout engagement citoyen. Instrument préalable de régulation par le contrôle de soi qu’elle impose, elle demeure l’outil éducatif fondamental qui permet à chacun de contrôler ses pulsions et de régler ses sentiments ainsi que ses désirs. La politesse, qu’on appelait autrefois civilité, reste plus que jamais la condition première de tout engagement citoyen, le respect des autres – imposé du dehors – conduisant au respect de soi, B. Jolibert, 2001. La politesse conduit aussi à la « civilisation des mœurs » (Elias) comme processus à long terme.

Le terme d’incivilité connaît un grand succès depuis quelques années. L’utilisation du terme antérieurement liée aux enquêtes de victimation, mais elle a été popularisée en France, dans son usage actuel, par l’importation des théories américaines sur le degré « zéro » de tolérance. Cette notion d’incivilité désigne un ensemble hétéroclite de faits qui dérangent et de comportements qui troublent la population sans qu’ils puissent donner lieu à une traduction en termes judiciaires.

Sont ainsi regroupés les incorrections, les conduites plus ou moins menaçantes de certains jeunes, les dégradations, les trafics, les violences verbales, les agressions sonores, les petites transgressions, etc. qui génèrent des troubles de voisinage. L’utilisation assez floue de ce terme est une illustration de l’attitude des pouvoirs publics fragilisé, H.Rey, 1996.

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