PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

COLLEGE

A l’origine, le collège désigne un établissement de type universitaire ; Avec les jésuites, les collèges deviennent des institutions «secondaires» au cursus élaboré et fixe, aux âges d’étude peu à peu déterminés. Au XIX ème siècle, les collèges sont non seulement des établissements secondaires qui préparent au baccalauréat, mais ils disposent aussi de classes élémentaires qui ont un programme différent de celui des écoles primaires. Le niveau élémentaire du secondaire va prospérer durant toute la III ème République.

Sous Jules Ferry, le dispositif scolaire est structuré en deux ordres verticaux : l’ordre du primaire (avec ses écoles communales, ses cours complémentaires, ses écoles primaires supérieures), gratuit destiné au peuple ; l’ordre du secondaire, celui des collèges municipaux et des lycées d’Etat (de la section enfantine à la terminale), payant et réservé à l’élite sociale, C.Lelièvre, 1990.

Ainsi avant la Cinquième République, le terme « collège » désignait un établissement secondaire complet accueillant des élèves venant pour la plupart de milieux socialement et culturellement privilégiés, depuis l’âge de six ans jusqu’à la terminale.

Après la première guerre mondiale, se crée un mouvement en forme d’une « école unique ». L’école moyenne qui en découle sous la V ème République accueille désormais l’ensemble d’une classe d’âge après son passage dans les classes élémentaires du primaire jusqu’à la fin de l’obligation scolaire.

Entre 1959 et 1975 ont existé des collèges d’enseignement général (CEG) ou secondaires (CES) ou technique (CET). Depuis la réforme Haby, de 1975, instituant le « collège unique », le collège désigne un établissement consacré au premier cycle du secondaire. Si l’on définit « le collège unique » comme le niveau d’enseignement qui doit s’adresser à tous les élèves de la même manière pour leur donner la même formation visant les mêmes objectifs, comme l’application à tous d’un modèle unique, cet idéal semble aujourd’hui loin d’être réalisé et même, d’être un idéal possible.

Depuis le rapport Legrand, 1982,le débat reste vif entre « les valeurs », car un choix de finalités ne saurait être que politique. « L’histoire du collège se confond avec celle de son ouverture au plus grand nombre. A l’épineuse question de l’hétérogénéité des élèves s’ajoutent aujourd’hui celles de l’échec et de la violence dans de nombreux établissements », Prost,1999.

Le débat national sur le « collège de l’an 2000 » concluait au fait que « depuis une trentaine d’années et par des ajustements successifs, le collège pour tous s’est mis en place en France.
Avec la disparition progressive de l’orientation à l’issue de la cinquième, ce collège a largement atteint une partie de ses objectifs. Presque tous les élèves arrivent en troisième, le niveau moyen s’est plutôt amélioré, de manière plus ou moins nette selon les disciplines, malgré un taux d’élèves en difficulté qui reste élevé. Mais les comparaisons internationales montrent que le collège français est à la fois un des plus performants et un des moins injustes : le collège n’est pas en échec et sa fragilité tient moins à ses résultats, globalement satisfaisants, qu’aux épreuves qu’il doit surmonter pour répondre aux demandes opposées qui les constituent, celle d’être l’école de toute une classe d’âge, et celle de préparer une partie des élèves à des études longues…

« Le collège pour tous n’est pas seulement une exigence civile et morale, c’est aussi une nécessité économique et sociale si l’on veut que le niveau de la formation générale commune contribue à la richesse et au développement du pays« , F.Dubet et alii, mai 1999, rapport remis à Ségolène Royal, p.128-129.

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