PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

La Politique de la Ville a pour fondement de cibler des territoires fragiles tout en s’inscrivant dans les grandes politiques stratégiques des collectivités. La réforme vient réaffirmer ce principe.
Dans ce contexte les ateliers de Toulouse, en s’appuyant sur les témoignages de différents professionnels, ont fait le lien entre la nécessité d’avancer dans l’analyse de plus en plus fine des territoires – au-delà bien sûr du critère unique de définition de la géographie prioritaire – et la nécessité d’inscrire la Politique de la Ville dans une logique de «projet de territoire», de «projet intégré», articulé avec les autres politiques structurantes.
Pour les participants, l’observation de tout le territoire s’appuie sur des données quantitatives comme qualitatives et s’inscrit dans la durée. Elle doit permettre de produire un diagnostic, c’est-à-dire une «vision» argumentée, partagée, de l’ensemble d’un espace urbain et social.
Ce diagnostic constitue le socle de la démarche «intégrée» de réduction des inégalités sociales et territoriales. Il justifie la mobilisation des politiques publiques, dites «de droit commun» et spécifiques, au profit des habitants des territoires prioritaires et des autres territoires fragiles, à l’instar des «quartiers de veille active».
 
1- Un préalable incontournable : l’observation de tout le territoire
 
La logique de la Politique de la Ville est de partir de l’observation de l’ensemble des territoires d’une agglomération (villes, quartiers), afin de faire ressortir les poches de précarité et les zones de concentration de difficultés, quels que soient les périmètres des quartiers en géographie prioritaire ou en veille. Ce regard «large» peut notamment s’appuyer sur le « kit d’indicateurs » finalisé par le CGET, en partenariat avec l’IRDSU, disponible à l’échelle de l’IRIS (zonage infra-communale) et en accès libre et gratuit (https://sig.ville.gouv.fr).
De plus, dans le cadre de la réforme, une nouvelle échelle plus précise a été définie avec le carroyage (carreau de 200m x 200m), base de la nouvelle géographie prioritaire. Cette base est maîtrisée par l’INSEE et donc peu exploitable par les acteurs locaux.
La pertinence d’un projet de territoire dépend bien – comme les expériences des agglomérations du Val de Bièvre, de Bourges ou de Toulouse le démontrent – d’une observation élargie de tous les territoires de l’agglomération et constitue le 1er étage de la fusée du diagnostic.
Plusieurs méthodes existent avec le croisement d’indicateurs et de cotations permettant de définir un (ou des) indice(s) de décrochage.
 
Cette observation constitue une base de connaissance fine à l’échelle locale et permet éventuellement de débattre de la nouvelle géographie prioritaire. Mais elle permet surtout de justifier la  pertinence de l’attention portée à l’ensemble des territoires fragiles dans une dimension pro-active, argumentée, réaliste. Et donc aussi de dépasser les ressentis et les impressions ou de remettre en cause la défense de prés carrés et les pressions politiques locales.
Cette observation permet par exemple de mettre en avant les territoires sous le seuil des 1 000 habitants (exclus de fait de la nouvelle géographie prioritaire), et des territoires avec des décrochages spécifiques (hors critère exclusif de revenus) ou en lisière, qui nécessitent des attentions dans le cadre d’un projet de territoire.
Mais les échanges montrent aussi qu’il n’y a pas de méthodologie toute faite à décliner uniformément sur chacun des territoires concernés ou non par la Politique de la Ville.
D’ailleurs, les dimensions « observation » et «diagnostic » sont abordées et prises en compte de façon très hétérogène sur les territoires. Certains sont très avancés, d’autres débutent.
Il convient donc de ne pas nier des inégalités fortes en terme de moyens financiers et humains entre territoires. Chacun doit avancer sur ces questions au regard de son contexte et adapter ses objectifs en fonction.
Néanmoins, l’observation et l’expertise se doivent d’être contractualisées, pour les inscrire dans la durée et dans le temps. Car l’observation est un fil conducteur du suivi et de l’évolution du contrat de ville sur la durée des 6 ans.
 
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