PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

EXCLUSION

L’exclusion est devenue une préoccupation majeure pour les sociétés occidentales à la fin du 20 ème siècle, et une « question vive » pour les sciences sociales, M.Xiberras, 1998.

Selon un rapport du Cercle d’Etude des Revenus et des Coûts, 1993, sur 25 millions d’actifs que compte aujourd’hui la France, 10 millions sont vulnérables, c’est-à-dire susceptibles d’être frappés par le chômage, la précarité économique et l’exclusion. En dehors du risque, l’exclusion touche actuellement en France plus de 200 000 personnes sans domicile fixe, un ménage sur 10 vivant en dessous du seuil dit de pauvreté, 6 millions de personnes vivant des minima sociaux.

L’exclusion, c’est aussi la situation vécue par beaucoup de personnes handicapées au niveau de la réalité quotidienne, du monde du travail ou de l’éducation (Rapport sur l’Accès à l’Enseignement des Enfants et Adolescents, établi à la demande du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité et du Ministère de l’éducation nationale, mars 1999).

L’exclusion, c’est 60 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans aucune qualification. Comme le dit P. Bourdieu : « L’école exclut, comme toujours, mais elle exclut désormais de manière continue à tous les niveaux du cursus… et elle garde en son sein ceux qu’elle exclut dans des filières plus ou moins dévalorisées>,. Les situations d’exclusion sont donc diverses : un individu est en situation d’exclusion lorsqu’il ne peut pas exercer, pour une raison quelconque, son droit fondamental de participation à la vie sociale, économique, politique et culturelle de la société dans laquelle il vit.

L’exclusion va de l’isolement social à la rupture totale avec la société. Les situations de grande pauvreté qui pénalisent la réussite scolaire et l’insertion sociale des jeunes interpellent l’éducation nationale.

Selon le rapport du Comité économique et social, 1987, « la précarité est l’absence d’une ou plusieurs sécurités notamment celle de l’emploi permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux […] Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de « réassumer » ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même dans un avenir prévisible ».

La définition de la « précarité » varie d’un état membre à l’autre. L’hétérogénéité des concepts induit une confusion dans le traitement statistique des données.

Les situations d’exclusion sont dénoncées depuis de nombreuses années par les associations et les professionnels de terrain. Les pouvoirs publics ont pris la mesure de l’ampleur et de la gravité du phénomène puisque la lutte contre les exclusions est devenue une priorité au niveau européen et national. Par exemple, le texte voté en janvier 1998 par l’Assemblée Européenne stipule que l’exclusion « induit des phénomènes de marginalisation, de repli sur soi, ou des réactions de violence, créant ainsi les conditions d’une fragilisation des fondements démocratiques de nos sociétés».

Au niveau national, la loi de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 se présente comme un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation de manière à « garantir l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance » (article 1, alinéa 2).

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