PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

La polysémie de cette notion est attestée par les dictionnaires qui lui reconnaissent au moins trois sens distincts :

1. L’action de former et de se former : manière dont une chose se forme ou est formée. Dans le Larousse analogique de poche, 1979, ce mot renvoie à la géologie (formations quaternaires…) ;

2. Un sens militaire : dispositions prise par une troupe pour la manœuvre ou le combat ;

3. Mouler, modeler, uniformiser, conformer.

4. Pour le Larousse universel, 1922, formation et former n’ont pas le moindre rapport avec le monde de l’acquisition des savoirs. En revanche, Le Petit Larousse illustré, 1990, est prolixe : la formation y est continue, professionnelle, littéraire, etc. On parle désormais de former le citoyen, de formation personnelle, d’autoformation pour atteindre le plus profond de soi. Pourtant dans la langue française, former et formation sont longtemps restés liés à l’idée de moule. Quand ces mots apparaissent dans le vocabulaire pédagogique, dans la première partie du XXe siècle, ils désignent ce qui prépare aux métiers, par opposition à instruction et éducation, porteurs de culture.

Faut-il identifier formation à conditionnement ? En 1971, lors de l’élaboration de la Delors « portant organisation de la formation professionnelle continue permanente », les dirigeants de la FEN s’étaient opposés au projet au nom de l’éducation véritable. M. Fabre, 1994, rappelle que la dualité est très ancienne : « elle est déjà conceptualisée dans la physique d’Aristote, qui distingue l’action du potier, imposant sa forme à l’objet, et celle du jardinier, qui veille aux conditions de la croissance sans intervenir dans le processus, le vivant se formant en réalité par lui-même. Aristote inclut cette distinction dans une théorie générale du changement, mais il prend des exemples dans le domaine de l’éducation ».

La fonction de formation est une notion apparue vers 1955, pour signifier que la formation des salariés était appelée à revêtir dans les entreprises autant d’importance que les autres fonctions reconnues comme indispensables au maintient de leur activité (administration, production, commerce etc.). A l’origine, « la formation d’adulte avait un statut d’objectif central d’une politique ambitieuse, visant à permettre à la fois l’amélioration des qualifications professionnelles et la compensation de l’inégalité des chances scolaires », C.Dubar et Gadéa, 1999. Elle est devenue dans les années quatre vingt un outil essentiel de gestion des ressources humaines par l’entreprise.

On désigne par formation postscolaire, l’ensemble des formations à destination des personnes ayant quitté l’appareil scolaire avec ou sans diplôme, et entrées (ou entrant) sur le marché du travail. Les formations postscolaires ne sont pas nécessairement réalisées, ni contrôlées par l’éducation nationale et peuvent correspondre à des pratiques pédagogiques très diverses (alternance, apprentissage, stage, cours…).

Un parcours de formation est un système de restriction dans les choix offert aux élèves ou aux étudiants au sein d’une formation, destiné à permettre de guider ces choix et d’en garantir la cohérence, manifestée par une appellation de parcours, A. Dubus, 2001.

Si l’on considère que la formation a « objectivement pour effet de produire des individus sociaux présentant des caractéristiques techniques, idéologiques, sociales bien identifiées et dont la société a besoin pour assurer son fonctionnement immédiat, ses développements futurs mais également la pérennité de ses fonctionnements fondamentaux, (Lesne M. et Y. Minvieille, 1990), et qu’elle apparaît ainsi comme une réponse aux besoins de l’individu notamment de « réalisation de soi ».

Le travail de la formation consistant à modifier les pratiques se situerait sur un « continuum de visées » entre l’enseignement que vise à changer les représentations et la thérapie que vise à modifier les conduites, P. Ranjard, 1992. Toute formation sous-entend : former – quelqu’un à quelque chose – pour quelque chose – d’une certaine manière – à un moment donné, J.P. Lepri, 1994.

La question de la formation n’est pas la seule affaire du ministère de l’Education nationale, mais aussi celle des ministères de la Culture, de l’Agriculture, de l’Aménagement du territoire, de la Justice, des Années, etc.

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