PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Présentation des thèmes proposés à lecture et commentaires

Nous sommes convaincus que le projet de développement local, celui d’une région, d’un département ou d’une agglomération, d’un pays est aujourd’hui le meilleur moteur d’un nouveau projet éducatif associant tous les acteurs pour construire l’avenir. Dans la France et l’Europe de la décentralisation, l’Etat doit plus que jamais fixer des objectifs clairs,et laisser à la synergie des acteurs locaux le soin d’organiser la mise en œuvre des moyens. La difficulté réside dans le fait que lorsque l’on touche à la forme scolaire, on remet en cause des compromis anciens de la société et on touche aussi dans l’imaginaire collectif au « sacré républicain », bloquant ainsi bien des évolutions. A cela s’ajoutent de nouveaux facteurs fondamentaux de changement : -le diplôme ne garantit plus l’emploi et ne dispense plus, tout au long de la vie, d’apprendre, de se former, de s’orienter. Comment valider les acquis individuels mais aussi les savoirs construits ensemble aussi bien pour les élèves que pour les éducateurs ? -la culture numérique imprègne de plus en plus les adolescents et retire encore plus d’évidence au modèle traditionnel de transmission du savoir à l’Ecole. Comment le langage des images et l’initiative des élèves peuvent-ils s’associer avec la transmission écrite et orale ? -l’environnement dans lequel s’exerce l’acte éducatif, culturel et social qui évolue fortement, mais qui permet aussi l’émancipation de la jeunesse, en recherche de nouvelles formes de coopération et de co-construction de leurs savoirs. Comment instaurer alors les conditions de la mise en oeuvre de l’égal accès au droit d’apprendre tout au long de la vie ? Nous considérons que c’est en s’appuyant sur les ressources locales que se créeront de nouvelles dynamiques permettant à l’Ecole de se réinscrire dans les territoires, dans une démarche de développement des personnes et des communautés de devenirs. Aujourd’hui, aux côtés de l’Etat, les collectivités territoriales et les associations sont plus disponibles à l’intervention de chaque citoyen, et donc plus réactives. L’école en tient déjà compte depuis la décentralisation, mais avec une certaine réticence. Dans ce cadre, les régions, qui ont reçu il y a vingt ans la responsabilité de construire et d’équiper les lycées, ont pris des initiatives au-delà de leurs compétences et ont pu ainsi développer des politiques globales en direction de la jeunesse. Des conseils généraux ont financé l’équipement numérique des collégiens. Des communes ont développé des projets éducatifs locaux, puis se sont naturellement inscrites dans une démarche de veille éducative et, plus récemment, dans des dispositifs de réussite éducative. Nous sommes ainsi devenus en matière d’éducation, jacobins sur les moyens et girondins sur les fins. Il faut, au contraire, fixer des objectifs sur les finalités et adapter et même articuler les moyens permettant de répondre aux difficultés rencontrées. –Peut-on inscrire l’éducation au choix dans le seul cadre scolaire, dans une perspective de formation tout au long de la vie ? -A quoi bon réfléchir à la cohérence locale de la carte des langues vivantes, sans associer les différents niveaux d’enseignement (du primaire au lycée), mais aussi les partenariats que peuvent apporter les différentes collectivités (jumelages, coopération décentralisée, voyages scolaires à l’étranger…) -Comment le projet de développement local est-il le support du projet éducatif ?Comment envisager les nécessaires articulations entre les niveaux d’enseignement et de formation et les différentes collectivités afin de bâtir des projets régionaux pour la jeunesse assemblant les problématiques d’enseignement, de déplacement, de loisirs, de santé ..de citoyenneté ? C’est donc bien de projets de territoires dont il s’agit, mettant en actions coordonnées l’ensemble des protagonistes de l’action publique en réponse aux besoins des jeunes ; l’Ecole, dans ce cadre, est considérée comme levier essentiel du développement du territoire, donc tournée vers la société et non vers elle-même. Elle redevient le lieu où notre société plus éclatée définit son avenir. Jean ROUCOU Président de l’assso/réseau PRISME

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