PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

« L’éducation fait l’objet d’incursions partielles dans la campagne électorale, mais n’est pas assez présente. Nous souhaitons un débat contradictoire sur ce thème », déclare éric Favey, secrétaire national de la Ligue de l’enseignement, qui plaide « pour une école du vivre ensemble et contre une école ‘où chacun se débrouille’ « . La Ligue met en avant « dix propositions clés » issues de son programme « refonder l’école »

[http://www.laligue.org/ligue/index.html->http://www.laligue.org/ligue/index.html]

(L’AEF du 03/11/2005, 57652

Quel regard l’association porte-t-elle sur les programmes politiques? « Nous sommes au milieu du gué. Les propositions sont incomplètes », estime éric
Favey.

« Celles de Ségolène Royal, principalement formulées dans un discours prononcé à Dunkerque (L’AEF du 16/02/2007, 75252)
marquent une volonté intéressante de réaffirmer la place centrale de l’école. Et on y trouve davantage de matière que dans les autres programmes. Mais les grands axes fédérateurs ne sont pas encore clairs », analyse éric Favey. « Pour schématiser, les propositions de Nicolas
Sarkozy reviennent à dire ‘l’école choisit ses élèves et les parents choisissent leur école’ « , déplore-t-il. François Bayrou est « un bon connaisseur de l’éducation nationale, qui a de vraies convictions. Mais en l’état actuel, il s’agit d’un ’empilement’ plutôt que d’une vision
claire ». La Ligue a aussi trouvé « des choses » dans le programme de Dominique Voynet.

SERVICE PUBLIC

La première des « propositions clés » de la Ligue est « un service public présent sur tous les territoires », ce qui n’est « pas le cas aujourd’hui », estime éric Favey. La Ligue milite en particulier pour « [l’accessibilité au service public laïque et gratuit d’éducation] dès
l’âge de deux ans au sein d’un service public de la petite enfance diversifié, associant l’école maternelle et les autres structures d’accueil de la petite enfance ». Il faudrait aussi un « droit d’éducation », plutôt qu’une obligation, jusqu’à 18 ans, « reportable ultérieurement s’il n’a pas été utilisé en formation initiale », indique
la synthèse. L’état et les collectivités territoriales devraient aussi « donner plus [aux établissements] qui ont moins ». La Ligue encourage l’autonomie des établissements, sous réserve « d’un renforcement du
pilotage, tant au niveau académique qu’au niveau national » via un « cahier des charges portant sur le respect d’un certain nombre d’obligations ».

La Ligue demande l’organisation de la carte scolaire en secteurs appelés à être régulièrement révisés et regroupant trois à quatre collèges et les écoles d’où viennent leurs élèves de manière à assurer « la mixité sociale et du vivre ensemble », selon la synthèse. Cela implique aussi de
« redonner les moyens aux établissements les plus faibles et que les établissements exposent clairement leurs projets », explique éric Favey.
Les secteurs scolaires devraient faire partie des secteurs de « bassins d’éducation et de formation, pensés en ingérant la problématique de l’accessibilité par des moyens de transport collectifs et construits
autour d’une offre diversifiée comprenant tous les types de lycées, les structures de formation professionnelle et de formation tout au long de la vie et celles de l’enseignement supérieur », indique la synthèse.

MARCHé DE L’ANGOISSE

En matière d’ « apprentissages », la Ligue souhaite que les projets pédagogiques « comportent, parmi leurs lignes directrices, celle de l’implication des élèves dans la construction de leurs acquisitions par la mise en œuvre de démarches participatives et coopératives ». Autre
proposition: alors que « les passages » d’un cycle scolaire à un autre constituent des moments « délicats si ce n’est redoutables », la Ligue demande « Ã  ce qu’une attention soutenue soit portée sur ces périodes en
capitalisant les réalisations déjà effectives et, à partir de cela, (…) à multiplier les initiatives et leur évaluation ». Dans ce cadre, pourquoi par exemple ne pas réduire le nombre d’enseignants et
d’intervenants en 6ème?, demande éric Favey. Est-il favorable à la bivalence? « Pourquoi pas en classe de 6ème, mais de toute façon, pas de la façon dont cela est proposé aujourd’hui. »

L’école doit « assumer le travail qu’elle prescrit ». La Ligue demande « la présence de personnels dans l’établissement (éducation nationale,
collectivités territoriales, associations) pour aider les élèves », cette démarche devant être articulée avec les dispositifs d’accompagnement à
la scolarité, indique la synthèse. « Plusieurs organisations syndicales que nous avons rencontrées ne sont pas opposées à cette idée », ajoute éric Favey. Inquiète du développement du « marché de l’angoisse scolaire »
sur le créneau de l’accompagnement des élèves après la classe, la Ligue souhaite qu’une concertation au plan national soit organisée dans le cadre d’un bilan de la mise en œuvre de la ‘charte nationale de l’accompagnement à la scolarité’
Les acteurs éducatifs locaux – établissements, collectivités territoriales, associations… – doivent construire des « projets territoriaux communs » (L’AEF du 16/10/2006, 69881

MAISONS DES SAVOIRS ET DE LA FORMATION

Les établissements scolaires pourraient devenir « des maisons des savoirs et de la formation ». « Avec le concours des collectivités territoriales et des mouvements d’éducation populaire », les collèges et lycées pourraient demeurer « largement ouverts en dehors des heures de classe
pour devenir des lieux culturels sur leur territoire. Cela se fait, mais de manière trop marginale », commente éric Favey. Il faudrait aussi modifier le cahier des charges sur la formation des maîtres en IUFM
(L’AEF du 28/12/2006, 73183

pour que « le rôle des AECEP (associations éducatives complémentaires de l’enseignement public) et des mouvements pédagogiques comme acteurs à part entière de la formation des enseignants [soit] explicitement reconnu ».

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Categories: Laïcité

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