PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

D’une manière un peu impertinente et en me permettant de contredire, sous forme de boutade, les vœux qui viennent de nous être présentés, je dirais que l’un des enjeux de l’éducation civique à l’école est de faire entendre aux élèves que l’on peut vivre ensemble sans s’aimer et que l’amour n’est pas une condition du vivre ensemble.

C’est assez libérateur de dire à des adolescents et à des enfants qu’ils doivent respecter les gens, témoigner envers eux d’un minimum de politesse, d’égard et d’écoute sans pour autant être pris d’affection pour eux, et que l’affection relève du domaine privé mais que le respect de l’autre relève du domaine public.

A ce titre, l’éducation civique doit leur permettre d’entendre cela me paraît important qu’indépendamment de leur affect et de leurs rapports électifs avec x, y ou z, ils sont tenus à respecter ce qui permet aux hommes de tenir et de vivre ensemble.

C’est assez libérateur pour des adolescents en difficulté quand on leur dit qu’ils peuvent ne pas aimer leur professeur mais qu’ils doivent néanmoins le respecter. Cette distinction est tout à fait fondamentale. Ils ne sont pas contraints à l’amour. Nul n’est contraint à l’amour mais chacun est contraint au respect.

Il y a là quelque chose qui pour moi est fondamental des apprentissages scolaires car dès lors qu’on laisse entendre aux élèves qu’ils sont contraints à l’amour, on est obligatoirement dans des situations de rapports de force et de violence parce que l’amour ne peut pas se contraindre.

En revanche, le respect fait partie de ce qui est absolument nécessaire et indispensable pour les hommes. C’était simplement une petite boutade par rapport à cette distinction fondamentale que nous avons à rappeler sans cesse dans les établissements aux élèves mais aussi aux enseignants.

[Lire la suite…->http://www.meirieu.com/RAPPORTSINSTITUTIONNELS/ces_education_civique.htm]

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