PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Alain Bergounioux, ins­pec­teur géné­ral de l’Education Nationale et pro­fes­seur asso­cié à Sciences Po Paris, est l’une des trois per­son­na­li­tés nom­mées en octobre pour diri­ger une mis­sion de réflexion sur la morale laïque à l’école. Alors que ses tra­vaux vont débu­ter en novembre en vue de la livrai­son d’un rap­port en mars 2013, Alain Bergounioux dévoile les grandes lignes de ses recherches.

Quel est l’objectif de la mis­sion de réflexion que vous conduisez ?

Le ministre de l’Education natio­nale, Vincent Peillon, nous (1) a demandé de réflé­chir aux condi­tions de l’enseignement laïc de la morale à l’école. Beaucoup de choses se font déjà aujourd’hui, à l’école pri­maire notam­ment, mais cet ensei­gne­ment pour­rait être mieux pensé dans sa conti­nuité, de l’école jusqu’au lycée. Se pose le pro­blème de la coha­bi­ta­tion avec l’Education civique, juri­dique et sociale (ECJS) qui, depuis 2001, est au pro­gramme au lycée. Notre mis­sion est, entre autres, de bien défi­nir ce que l’on entend par « morale commune ».

Comment allez-vous procéder ?

De manière clas­sique : nous allons réa­li­ser un état des lieux de ce qui est fait actuel­le­ment dans les dif­fé­rents niveaux de l’éducation, en obser­vant la situa­tion dans les autres pays d’Europe. A par­tir de début novembre et jusqu’au mois de mars, nous pra­ti­que­rons des audi­tions : d’enseignants, de cher­cheurs, de per­son­na­li­tés, d’anciens res­pon­sables de l’Education natio­nale… Toutefois, il ne s’agit pas d’une com­mis­sion mais d’une mis­sion : nous n’allons donc pas audi­tion­ner la France entière, le dis­po­si­tif est plus léger.

L’absence de ces leçons de morale, autre­fois pré­sentes quo­ti­dien­ne­ment à l’école, peut-elle expli­quer en par­tie la perte des valeurs actuelles ?

Les leçons de morale ne sont pas absentes de l’école. Depuis 2008, l‘ins­truc­tion morale et civique est au pro­gramme en pri­maire. Simplement, l’école ne peut pas sup­pléer toutes les dif­fi­cul­tés de la société…

Allez-vous vous ins­pi­rer d’expériences à l’étranger, en par­ti­cu­lier dans les pays européens  ?

Bien sûr ! Nous allons étudier atten­ti­ve­ment les pra­tiques en Belgique, pays qui pro­pose un ensei­gne­ment non confes­sion­nel de la morale, en Angleterre, en Suisse ou encore au Canada et plus pré­ci­sé­ment au Québec.

Les ensei­gnants sont-ils moti­vés à l’idée de s’emparer de cette « nou­velle » discipline ?

Les ensei­gnants y sont favo­rables sur le prin­cipe. Mais leur réac­tion dépen­dra sur­tout de l’actualité, des pré­oc­cu­pa­tions du moment et des pro­po­si­tions que nous leur ferons en mars 2013. Une chose est sûre : ce ne pourra pas être seule­ment une adap­ta­tion, il fau­dra aller plus loin. Nous avons besoin de l’éducation civique mais aussi d’un ensei­gne­ment laïc de la morale en tant que tel.

Charles Centofanti

 

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Categories: Laïcité

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