PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Il est difficile d’établir une définition du concept de polyvalence, difficulté liée à la polysémie du terme mais aussi liée aux situations paradoxales qu’engendrent les divergences relevées entre les discours officiels, l’état de la recherche en ce domaine et la réalité dans les pratiques éducatives.

D’autre part, ce concept érigé sous la IIIè République et qui était alors perçu dans une logique de socialisation évolue désormais dans une logique de construction de compétences. Le rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale, 1997, définit la polyvalence à l’école primaire comme « la maîtrise par un maître unique de procédures d’enseignement et de techniques d’évaluation telle qu’elle permette, conformément aux programmes, la construction cohérente des compétences disciplinaires et transversales attendues des élèves ».

On notera que dans les textes officiels, il est plus question de polyvalence des enseignants puisqu’il est recommandé de « rendre réelle la polyvalence des enseignements due aux élèves », (BOEN n°3 du 20 janvier 2000). L’interrogation sur la polyvalence est liée au changement de statut de « l’instituteur » devenu « professeur des écoles », ainsi qu’au mouvement de professionnalisation inscrit dès la formation initiale à ce professorat. Le contrat professionnel évolue à la mesure du saut culturel qui est proposé à l’institution scolaire, F. Morandi, 2000.

Selon A. Rey, 1998, l’enseignant polyvalent assure une prise en charge globale des enfants dans ses aspects relationnel et affectif. Le transfert des connaissances ne peut se limiter au cognitif mais intéresse aussi les domaines affectif et psychomoteur en référence à la typologie de B.-S.Bloom.
D’après P. Perrenoud, le maître polyvalent n’est pas seulement le technicien des mobilisations de compétences mais aussi celui qui évalue les compétences entre le savoir et le pouvoir de l’agir.

Un problème récurrent demeure : celui du choix à faire entre une polyvalence des compétences à laquelle est associé le risque de déqualification, et une spécialisation qui suggère une certaine difficulté à « s’adapter » à un contexte changeant. Du point de vue de la société globale, à la spécialisation du vieux modèle fordiste, se substitut la polyvalence du nouveau monde productif (toyotisme), liée à l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Surfer » sur le Web à la recherche d’informations, « zapper » à la recherche d’un bon programme, est une activité qu’il est difficile de déléguer.

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