PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

« La vie est une lutte pour le pouvoir, et c’est une lutte à mort », (Hégel)
Il n’est pas de discipline scientifique dont l’objet spécifique soit la nature, l’origine et l’exercice du pouvoir, bien que ce phénomène ait suscité depuis longtemps la réflexion de grand esprit, y compris dans l’éducation. Il existe, en Occident, deux conception du pouvoir : l’une est cynique, calculatrice : c’est celle du pouvoir de domination ; l’autre se veut humaniste, démocratique : c’est elle du pouvoir de service, De Woot, 1998. Si l’on veut bien admettre que le pouvoir ne peut se réduire à la domination, à la puissance, au commandement ou à l’autorité, dans tous les cas, le caractère du pouvoir est lié à celui de l’obéissance, et l’obéissance elle-même implique un certain mode de croyance, Lefort, 2000.

Guidé par l’observation de la démocratie moderne, Max Weber amis en évidence divers modes de légitimité de pouvoir, défini comme « aptitude à forcer l’obéissance », en établissant une distinction entre trois types de pouvoir : le premier, « traditionnel », est justifié par la vertu qu’on prête à sa conformité aux coutumes dont l’ancienneté accrédite l’autorité ; le second est le pouvoir charismatique, dont l’autorité est fondée sur la grâce personnelle extraordinaire d’un individu (chef de guerre, souverain plébiscité, grand démagogue , chef d’un parti politique) ; le troisième s’impose en vertu de la légalité, c’est-à-dire de la croyance à la validité d’un statut et à une compétence fondée sur des règles établies rationnellement : c’est le pouvoir qu’exerce le serviteur de l’Etat moderne. Ces trois pouvoirs peuvent, dans la réalité, se combiner à des degrés divers. Les modes de domination ont tous un fondement irrationnel. Le pouvoir repose sur un acte de foi de ceux qui l’acceptent. M. Foucault définit le pouvoir comme « une action sur l’action ». Le détenteur du pouvoir n’agit pas par lui-même, il possède la capacité, démultipliée en fonction de sa puissance, de faire agir les autres. Ajoutons que les phénomènes de domination ne sont pas nécessairement hégémoniques ni univoques mais doivent être replacés dans un contexte d’interaction.

Six pouvoirs gouvernent la société contemporaine : le pouvoir exécutif ; le pouvoir législatif ; le pouvoir judiciaire ; le pouvoir technico-économique ; le pouvoir financier ; le pouvoir médiatique. Pour le fondateur de la médiologie, « le pouvoir spirituel, c’est celui qui agit sur les opinions, le pouvoir matériel, c’est celui qui produit des actes ». Dans le passage d’une démocratie de représentation à une démocratie d’opinion, la gent journalistique ne serait-elle pas le clergé laïc d’une nouvelle théologie ? « L’idée dominante est une métaphysique des Droits de l’Homme qui peut se résumer un triple credo : l’individu-roi, la régulation par le droit, le libre marché comme planche de salut ». R. Debray, 2000.

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