PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Avec la semaine de 4,5 jours, les enfants se verront proposer des activités facultatives périscolaires à partir de 15h45. Chaque collectivité en définira la tarification.

L’école publique est gratuite et obligatoire. Pas forcément les nouvelles activités périscolaires créées avec la réforme des rythmes scolaires: elles seront facultatives et les communes pourront choisir de les facturer. Un décret doit entériner samedi le retour à la semaine des 4,5 jours en primaire à la rentrée 2013, avec l’ajout du mercredi matin (dérogations possibles pour la rentrée 2014 ou le samedi).

Cette réforme défendue par le ministre de l’Education Vincent Peillon prévoit d’étaler davantage les 24 heures de cours hebdomadaires, considérant que l’emploi du temps actuel nuit au bien-être des écoliers et à leurs apprentissages. La journée de classe sera raccourcie en moyenne de 45 minutes. Des activités culturelles ou sportives seront mises en place, gérées par les communes.

Le caractère gratuit ou payant de ces activités « dépendra des collectivités locales » et elles ne seront pas obligatoires, a annoncé vendredi le socialiste André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France (AMF). « Cela existe déjà, beaucoup de collectivités ont des activités périscolaires, certaines étant totalement gratuites, d’autres assorties d’une très faible participation, qui n’est pas du tout à la hauteur des coûts pour les collectivités », a affirmé M. Laignel, se disant « convaincu que pour l’immense majorité des collectivités les activités périscolaires, comme aujourd’hui, seront gratuites », même si « tout dépend du type d’activités ».

Le ministère de l’Education a confirmé que « juridiquement le temps périscolaire n’est pas obligatoire. Les communes auront donc le choix de faire payer, même si elles sont encouragées à ne pas le faire, avec l’aide du fonds » de 250 millions d’euros annoncé par le Premier ministre pour aider celles qui mettront en place la réforme des rythmes scolaires dès septembre 2013.

Le ministère rappelle que des villes qui sont déjà à 4,5 jours proposent des activités gratuites comme Brest ou à « des tarifs symboliques » comme Toulouse. « Ce sera payant partout », en fonction du quotient familial, a dit au contraire Philippe Laurent (UDI), président de la commission finances et fiscalité locales de l’AMF, ajoutant que le paiement par les parents « ne couvre jamais la totalité du coût ». Mais comme les enfants seront à l’école le mercredi matin, les parents ne paieront plus pour cette période, souligne-t-on à l’AMF et au ministère.

« C’est un gâchis »

« Les collectivités, pour une immense majorité, mettront en oeuvre des activités qui iront au moins jusqu’à 16H30 », mais « elles ne seront obligatoires ni pour les enfants et les parents », ni pour les communes, a précisé par ailleurs M. Laignel, indiquant que les parents pourront reprendre leurs enfants avant s’ils le souhaitent. « C’est un gâchis, une sorte de renoncement à ce que la réforme soit réussie partout », a déploré Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, rappelant qu’il n’est pas opposé au principe du retour aux 4,5 jours mais « à cette réforme telle qu’elle se dessine ».

« L’intérêt éducatif est en train d’être mis sous le tapis devant l’annonce politique, qui a pris le dessus. Il faut faire la réforme, afficher qu’un grand nombre de communes y passeront en 2013 coûte que coûte, même au prix d’un périscolaire qui ne se mettra pas en place ou qui sera payant ou de mauvaise qualité », a-t-il regretté. « Les grands projets éducatifs territoriaux devant articuler temps éducatif et temps périscolaire, c’est en train de devenir un vrai mirage », a-t-il estimé, dénonçant un « bricolage ». Il y aura « des enfants avec la clé autour du cou qui rentreront chez eux une fois que l’école aura terminé plus tôt, avec des inégalités qui se confirment », a-t-il pronostiqué.

AFP

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