PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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L’EFPP, qui est « une école », se prévaut d’associer les savoirs qu’elle transmet à une expérience dans laquelle l’apprentissage du métier d’éducateur passe par un vécu spécifique, irréductible à celui d’un étudiant en université.

Cette expérience personnelle et interpersonnelle prépare le futur éducateur à l’action sociale, qui ne se fait pas seulement à partir des idées mais à partir de ce que l’on est, c’est-à-dire de ce que l’on est capable de devenir lorsque l’on est confronté à la réalité des autres.
Ainsi, en tant qu’école, l’EFPP remet à l’honneur l’éducation elle-même en tant que processus permanent d’un développement qui intéresse au premier chef l’éducateur, et qui ne saurait être valablement intellectuel qu’en s’articulant avec une forme d’engagement à la fois personnel et social – et cela déjà dans l’institution elle-même !

Alors que le modèle scolaire dominant semble trop souvent s’être affranchi de sa fonction éducative, comme si le savoir suffisait à « faire de l’homme », l’EFPP s’efforce d’être ainsi une école au sens plein du terme. À bien des égards, ce qui s’y vit appartient à une histoire où l’intimité de chacun est sollicitée au même titre que l’aventure collective. Ainsi en témoignent ceux et celles qui, passés par l’EFPP, se souviennent…

Une telle expérience va bien au-delà de ce que définissent les programmes. Elle résulte de la rencontre entre un projet personnel et un projet institutionnel qui s’inscrivent eux-mêmes dans un cadre dont la réalité, physique et psychologique, ne relève ni de l’organigramme ni d’une planification si exhaustive soit-elle. Vis-à-vis d’un métier qui place au-dessus des compétences techniques l’aptitude à respecter l’autre et à entrer dans un véritable dialogue avec lui, cette expérience fondatrice remet chacun, quel que soit son âge, devant une exigence partagée entre acteurs et bénéficiaires de l’action sociale : redonner de l’humanité
à l’homme, cette construction dont tout nous montre à nouveau aujourd’hui combien elle est fragile !

Mais, au-delà d’une morale abstraite et si vite autosatisfaite, c’est d’une créativité éducative qu’il est ici question. Dans un monde qui ne croit plus qu’en la rivalité, l’affrontement et l’exclusion, notre école fait le pari d’une approche qui tourne le dos à l’arrogance et au repli sur soi. Elle mise davantage sur les personnes que sur les concepts, et davantage sur les relations de confiance que sur les rapports de force.

Aussi bien, ce numéro des Cahiers – tout pluraliste, voire désordonné qu’il soit ! – fait-il la place auxmodestes souvenirs éducatifs des élèves que nous avons été, comme à ces traces qui dépassent les savoirs livresques et nous habitent jusqu’à nous constituer.

De l’intime dans la formation
Après le numéro 14 consacré à la question « Le clair et de l’obscur en éducation », qui avait donné lieu à la journée
d’étude du même nom, il apparaissait important à notre comité de rédaction de poursuivre cette question de l’intimité, de la part de soi, dans le travail social.

Parce que nos formations mettent à l’épreuve bien autre chose que les compétences scolaires, parce qu’elles font appel à une réflexion personnelle, à un nécessaire retour sur soi, il nous est paru utile d’orienter ce numéro 15 vers la question du souvenir.

Se souvenir de son histoire amène souvent à des souvenirs d’école. On ne s’étonnera donc pas de trouver ici réunis
un certain nombre de souvenirs qu’étudiants et formateurs nous ont confiés.

Mais cette question de l’intimité se faufile et se répand aussi dans tout ce numéro : dans les comptes-rendus de colloques, débats et conférences (l’école, le chant dans la petite enfance).

On croisera également cette question dans l’annonce de notre événement/conférence: « Suicide et résilience », qui constituera une étape en vue d’une prochaine journée d’étude sur « L’intime dans le travail social ».

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