PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Rencontre avec la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative, pour une interview consacrée à la réforme des rythmes éducatifs et à son application sur le terrain.

Comment se déroule la mise en œuvre des nouveaux rythmes éducatifs pour les collectivités qui passent aux 4,5 jours à la rentrée 2013 ?
Valérie Fourneyron : L’ensemble des engagements, notamment financiers, pris par le gouvernement en ouvrant ce chantier des rythmes éducatifs ont été respectés. D’une part, le fonds d’amorçage, qui sera versé en deux parties, dont la première partie en octobre, évitera aux collectivités de faire des avances de trésorerie sur ce registre. D’autre part, la Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales) participe au financement des trois nouvelles heures d’activités périscolaires hebdomadaires, en le liant à la qualité de projet éducatif, notamment l’existence d’un PEDT. Selon le décret qui a été validé par le Conseil d’État, le taux d’encadrement dans les accueils périscolaires pourra être assoupli uniquement si l’organisation est accolée à un PEDT. Les collectivités peuvent cumuler le fonds d’amorçage et les aides de la Cnaf.

Combien y a-t-il de PEDT en préparation ?
Valérie Fourneyron : Environ 1 000 PEDT sont en cours de préparation pour la rentrée 2013. Ces projets sont très partenariaux et s’appuient sur les ressources des acteurs locaux, alors que les partenaires ne se connaissaient pas forcément au départ. On ne peut pas encore donner une appréciation qualitative des projets, qui sont encore au stade d’avant-projets (1), mais on peut dire que leur préparation a permis un véritable dialogue, comme rarement l’école l’a mené, entre les parents, les enseignants, les collectivités locales, les services de l’État – Éducation nationale, Jeunesse et sports mais aussi la Ville, la Culture et l’Agriculture parfois – les caisses d’allocations familiales et les associations d’éducation populaire. Pour ceux qui avaient des réticences et redoutaient les conséquences de l’assouplissement des taux d’encadrement, on constate au contraire une vraie ambition éducative sur ces temps périscolaires, avec une bonne articulation du scolaire, du périscolaire et de l’extra-scolaire. Cela donne l’image d’une école plus ouverte sur l’extérieur qui fera date je pense.

Pourtant, alors qu’environ 4 000 communes passeront aux 4,5 jours en septembre, pourquoi seulement un quart ont-elles préparé un PEDT ?
Valérie Fourneyron : Beaucoup de villes avaient déjà des contrats éducatifs locaux très avancés et n’ont pas eu besoin de construire des PEDT. Certaines communes vont mettre en place des activités périscolaires avec les anciens taux d’encadrement et n’ont donc pas besoin de PEDT pour bénéficier des financements Cnaf. D’autres villes ont encore besoin d’un accompagnement pour construire leur PEDT. Nous préparons d’ailleurs un guide méthodologique avec la Cnaf pour accompagner les collectivités à établir leur PEDT et il y a environ 70 groupes d’appui départementaux qui les soutiennent dans cette démarche.

Lors des débats publics sur les nouveaux rythmes scolaires, en particulier à Paris, la qualité du travail des animateurs a été mise en doute. Comment améliorer l’image de ces professionnels ? Faut-il revoir leur formation ?
Valérie Fourneyron :
L’animation est un vrai métier. Nous avons besoin de valoriser et d’accompagner la qualification professionnelle des animateurs. Pour ceux qui sont encore dans un parcours d’insertion professionnelle, comme les emplois d’avenir, nous voulons les soutenir pour les amener à une qualification, via la filière de l’animation dans la fonction publique territoriale par exemple. Il existe également les diplômes d’État délivrés par mon ministère, comme le BPJEPS, qui ouvrent sur les métiers de l’animation. Nous devons davantage les faire connaître car il y a de réelles opportunités d’emploi pour ceux qui veulent s’engager dans l’éducation des enfants et des jeunes en dehors de l’école. Lors du dernier Conseil national de l’éducation populaire et de la jeunesse (CNEPJ) en mai dernier, il a été proposé qu’un groupe de travail se réunisse à la rentrée pour aborder la question des parcours de formation des animateurs.

Les Espé vont-elles faire une place suffisante à ces personnels mais aussi aux associations complémentaires de l’école ?
Valérie Fourneyron :
La loi sur la refondation de l’école prévoit que les Espé soient ouvertes à l’ensemble des métiers de l’éducation. Le gouvernement souhaitenotammentque soient mis en place dans ces Espé des modules communs, en formation initiale et continue, entre enseignants et animateurs. Une meilleure connaissance réciproque des professionnels de l’éducation ne peut que renforcer les partenariats et la complémentarité des temps éducatifs. C’est un apport important de la réforme. Dans les allers-retours des projets d’Espé entre les porteurs de projets et le cabinet de Geneviève Fioraso, le ministère de l’Enseignement supérieur incite à faire figurer cette ouverture et l’éducation populaire dans le cahier des charges des écoles. Nous souhaitons nous assurer en effet que la volonté du gouvernement est bien respectée dans les projets présentés. Geneviève Fioraso est très sensible au fait qu’il puisse y avoir des passerelles avec les acteurs de l’animation et les associations d’éducation populaire.

     
     

Propos recueillis par AEF

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