PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In compte rendu-rencontre des acteurs éducatifs argenteuillais du 19 Mai préparé par Prisme :

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Les travaux de réflexion collective déjà engagés ont attribué aux parents et aux professionnels un rôle majeur dans la question éducative, même s’il s’entend dans une certaine complémentarité. Il s’agit sans doute de redéfinir et réaffirmer ces rôles respectifs dans le souci de qualifier clairement les compétences de chacun et les liens à travailler. Les professionnels, qu’ils soient de l’Éducation nationale, du monde associatif ou encore municipal ou institutionnel en appellent fortement à mieux se connaître, à se rencontrer, à mieux définir ce que chacun fait pour travailler ensemble de façon plus cohérente. Définir et trouver avec elles, la place des familles dans ce champ éducatif aux côtés des autres acteurs, est également un enjeu certain.

Que peut-on mettre en place, précisément, pour que les compétences de chacun soient connues et donc reconnues ? Qu’est-ce que cela peut supposer également au sein des services de la mairie ?
Comment rendre visible cette concordance des actions éducatives de chacun dans le respect mutuel de ses compétences ?
Le débat s’est orienté dans un premier temps sur la notion de coéducation. Quelle coopération des adultes pour co-éduquer, dans une logique de développement durable? Éduquer, c’est l’art de construire et de conduire ce qui permet de s’instruire, de se socialiser et s’émanciper.
Par extension la coéducation se définit en tant que partage entre l’éducateur et les parents, en co-opérateurs, dans les activités proposées ou encadrées dans une double dimension individuelle et collective : l’enseignant avec les parents de tel élève, l’Ecole comme structure avec les familles. Cette double dimension est essentielle ; l’une pour la relation éducative singulière "personnalisée" (avec ses prolongements en terme de parcours individuel et au delà le concept d’accompagnement), l’autre pour l’action éducative (avec les références de socialisation et de solidarité, l’intérêt général et au delà le projet d’établissement). La coéducation ne se limite pas uniquement à l’enseignement : la famille peut entrer en dialogue avec d’autres éducateurs, pour d’autres fonctions éducatives (culturelles, sociales, sportives, artistiques…). Mais dans tous les cas les parents demeurent l’un des deux coéducateurs et la difficulté réside dans l’obligation d’une recherche constante d’entente et de complémentarité entre parents et enseignants, entre parents et éducateurs, entre parents et animateurs dans le respect de la spécificité et du rôle de chacun.

Les temps et lieux familiaux, scolaires, artistiques doivent s’articuler pour assurer un bien-être physique et psychique, une « bien-traitance contagieuse » dans le champ éducatif. Cette coéducation nécessite respect et confiance mutuelle avec un socle commun de compétences, dans lequel il ne faut pas oublier la santé et la culture comme des piliers. La notion d’ambition partagée, valorisée ici, ne doit pas se faire dans l’angélisme mais en se basant sur les complémentarités. La réussite passe par l’image de soi et de son enfant et l’enseignant doit prendre en compte l’environnement de l’élève ; les parents accompagnent leurs enfants dans sa position d’élève. Il existe ainsi différentes formes d’autorité entre « autoriser et interdire ». Parents et enseignants ne donnent pas le même sens à l’école.

La parentalité est aussi liée à la notion de citoyenneté : comment rendre accessible l’école aux parents ? Comment prendre en compte les parents comme co-éducateurs ? Le groupe a noté l’importance de la formation des délégués parents pour qu’ils soient compétents dans le suivi des élèves, compétences peu reconnues par les enseignants. Il est difficile de prendre sa place comme parent délégué au conseil d’école et aux conseils d’administration.

Les acteurs ont également évoqué l’idée de double peine, car quand les parents sont convoqués pour les bêtises de leurs enfants, ceux-ci sont punis à l’école et à la maison.
Certains insistent aussi sur le fait que lorsque les parents se désengagent, c’est qu’ils ont eu de mauvaises expériences antérieures.
Souvent, les parents ne sont reconnus qu’en cas de problèmes où on les menace de supprimer les allocations familiales. Ils sont privés de leurs droits et jamais  valorisés.
Si dans le paysage actuel, l’enfant n’est pas au centre, c’est bien lui qui réunit tous les acteurs éducatifs.
Enfin, certains remarquent le poids de la « marentalité » : quand 82% des enseignants sont des femmes on peut supposer les garçons ont peu de modèles masculins de réussites dans leur entourage éducatif. Les professionnels ont pris la mauvaise habitude de n’appeler que les mères et peu les pères. Ne pourrait-on pas interroger le code du travail sur le droit des parents à participer à des réunions sur le temps de travail, si les enfants sont l’avenir de la société ?
 

En conclusion, cet atelier a permis aux participants d’avancer un certain nombre de propositions :
– Retenir l’idée d’une « bien-traitance contagieuse » à diffuser dans le champ éducatif.
– Articuler les temps et les lieux, familiaux, scolaires et artistiques ou de loisirs pour le bien-être psychique et physique des enfants et des jeunes.
– Créer des outils de communication et d’échanges (un observatoire éducatif des ressources et des échanges ; un journal éducatif trimestriel)
– Ouvrir davantage les établissements scolaires aux parents
– Développer les échanges entre l’Education nationale et les parents : que des
enseignants puissent venir expliquer le fonctionnement et les attentes scolaires aux parents, dans les structures de proximité
– Ecrire une charte municipale des différents règlements des espaces éducatifs
– Créer des lieux ressources parents-professionnels.
– Donner une autre position aux parents : les valoriser, éviter de les « convoquer » et construire des échanges sur d’autres points qu’en cas de problème.
– Accroître les ambitions scolaires : mieux informer sur les procédures d’orientation en amont.
– Mutualiser les moyens et les lieux au service du plus grand nombre
– Favoriser la mobilité dans et hors la ville en matière de formation et d’emploi.

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