PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In CFDT – le 27 février 2013 :

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Le 22 février 2013, le Directeur de la DGESCO a reçu les organisations syndicales pour un premier tour de table sur un des 3 chantiers annoncés par Vincent Peillon le 4 Février.

Jean Paul Delahaye, directeur, était entouré de Roger Vrant, sous directeur « vie scolaire, établissements et actions socio-éducatives », de Jean-François Bourdon, chef du Bureau « Éducation prioritaire » et de Marc Mablé, responsable de la mission « évaluation de l’Éducation Prioritaire ».

Les organisations syndicales présentes : 4 pour la FSU (dont le SNUIPP, le SNES et le SNUPDEN), 2 pour le SE UNSA noter l’absence du SNPDEN)  2 pour le Sgen CFDT, 2 pour FO (FO enseignement et ID FO), 2 CGT 2 SUD et 2 SNACL

Jean Paul Delahaye a tout d’abord présenté la méthode de travail proposée : C’est un dossier largement interministériel, il faut travailler avec ministère de la ville. Ce n’est pas un chantier qui sera bouclé pour septembre 2013, même si la circulaire de rentrée abordera certains points sur l’Éducation Prioritaire. Le ministère a d’abord travaillé en interne, et le thème de l’éducation prioritaire a été retenu dans la Modernisation de l’Action Publique.

Il a ensuite fait un rapide rappel historique, soulignant que l’éducation prioritaire a apporté un bouleversement du paysage éducatif : de nombreuses innovations pédagogique y sont nées, c’est dans les EEP qu’ont été mise en œuvre les premières liaisons CM2/6eme, ou que se sont developpé les partenariats.

Mais il reste des zones aux très importantes difficultés, et la cour des comptes a pointé des dispositifs (ou des dépenses) pas toujours très pertinents. Le problème de l’articulation cartographie -Zonage se pose avant de refonder.

Il brosse enfin un tableau de l’éducation prioritaire en quelques chiffres

Actuellement :

2200 écoles, 303 CLG, 36 lycées : ECLAIR (5% écoles et 5% des collèges)

4600 écoles et 785 CLG : RRS

au total : 16% dans le 1er degré et 20% dans le 2nde degré relève de l’Éducation Prioritaire: on a été un peu loin dans la cartographie

Si on reprend l’évolution historique, ce nombre n’a pas cessé d’augmenter :

en 1981 : 362 ZEP ( 1ere fois réflexion « territoriale et partenariale », nécessite d’un projet et décentralisation des décisions)

en 1985 :  526 ZEP ( conseil de zone, coordination  + lien DSQ, régime indemnitaire)

en 1998 :  700 ZEP puis en 2006 916 (RRS : contrats de réussites)

La carte de l’Éducation prioritaire est très hétérogène :

En Eclair : PCS défavorisés : de 40% à 95% : (moyenne : 70%) il y a « éclair et éclair »

RRS : PCS defavorisés : de 20% à 90%

Des dispositifs associés ont été mis en oeuvre:

Conventions avec les grandes écoles, cordées de la réussite, internats d’excellence, école ouverte, accompagnement éducatif

Pour Jean Paul Delahaye, faire une focale sur les ZEP, c’est avoir un miroir grossissant des questions qui se posent partout dans l’Éducation Nationale :

• lien entre carrière scolaire et origine sociale des élèves

• Effet maître/effet chef d’établissement (qualité de l’animation pédagogique)

• Stabilité de la population scolaire et des équipes enseignantes déterminantes [cf Rapport de Catherine Moisan]

• Cohérence pédagogique la plus nécessaire

• Pilotage par les responsables

• Taille des établissements

Si l’on prend l’angle des résultats scolaires : (source : dernière enquête PIRLS (2011) : les résultats scolaires en Éducation Prioritaire sont plutôt stables , alors que le reste se dégrade… mais les écarts sont considérables (CF Évaluation de la DEPP)

Hors ZEP Résultats en FR : 90% Acquis , en ZEP : 71%

Fin de la 3ème : 80% compétences de bases acquises (hors EP) et 46% (EP) : le collège a creusé les écarts.

Les représentants des organisations syndicales sont d’accord pour le principe d’une refonte et d’une simplification du mille-feuille de l’éducation prioritaire, demandent que la cartographie actuelle soit précisée et que le ministère fournissent des documents précis. Par contre le travail avec la politique de la ville ne recueille pas l’assentiment de tous, en particulier on discerne chez certains  (SNES) une méfiance envers les critères de l’Insee, ou d’autres indicateurs qui ne sont pas purement scolaires. D’autre part, certains  (SNES, SNALC) sont sur une définition par cercles concentriques multiples qui permettraient une répartition des moyens sur beaucoup d’établissements, alors que le SE Unsa et le Sgen CFDT propose d’avoir 2 types d’établissements : les « noyaux durs », dont on sait qu’a moins de raser les quartiers et ou les établissements, la sortie de l’éducation Prioritaire n’est pas atteignable à court terme, avec travail dans le cadre de la politique de la ville, et le repérage des établissements « en fragilité ». Le SNUIPP est sur une position plutôt intermédiaire, en voulant introduire de la souplesse pour limiter les effets de seuil. La question des zones rurales à ne pas oublier à été soulevée.

La question de la « labellisation » a été abordée, et la demande générale est de ne pas « dé labelliser » (comment sinon identifier les lieux de l’éducation prioritaire?)

L’innovation pédagogique et l’accompagnement nécessaire a été revendiqué par le Sgen CFDT le SE Unsa et le SNUIPP, tandis que FO rejetait la déréglementation et l’expérimentation. Par contre la nécessité de temps de concertation pour le travail en équipe fait accord .

La difficulté de pouvoir identifier les écoles qui relèvent de l’éducation prioritaire (définition par l’entrée collège pas toujours pertinente) a été souligné par le SE et le SNUIPP, et le directeur à souligné à ce propos que base élève ne permet pas cette identification puisque contrairement à SCONET (outil du 2nd degré), base élève ne contient pas de données sur les catégories socioprofessionnelles.

La question du devenir des Établissements Eclair à été posé, ainsi que des internats d’excellence. Jean Paul Delahaye souhaite pour les dispositifs ECLAIR qu’un bilan soit tiré et que l’on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain : est il mauvais qu’il y ait des dispositifs spécifiques de nomination ? Est t- il mauvais qu’il y ait des coordonnateurs (quelque soit le nom qu’ils portent) En ce qui concerne les internats d’excellence, il se réfère au projet de loi et au rapport annexé qui prévoit plutôt des chartes de l’internat.

Dans ce dossier complexe de l’éducation prioritaire, pour le Sgen CFDT , 4 points d’entrée, 4 questionnements doivent  organiser la réflexion

–      quel impact pour les élèves ? (objectifs à donner)

–      quel impact sur les pratiques ? (rôle de l’innovation pédagogique)

–      quel impact sur les personnels et leurs conditions de travail ? (temps/ concertation… indemnitaire)

–      impact sur l’organisation fonctionnelle (coordination, pilotage…)

Certaines organisations pas pus s’empêcher de mettre l’accent sur leurs « gimmicks » habituels : Le SNALC dénonçant la politique de Projet, la CGT refusant le socle commun, et FO l’école du socle .

Le directeur de la DGESCO termine la réunion en annonçant les assises de l’Éducation Prioritaire, rappelle les 1ères mesures prises pour 2013 (plus de maîtres que de classe, rescolarisation des moins de 3 ans, consignes données au recteurs pour moyens nouveaux 2nd degré : priorité à l’EP, recrutement de 500 APS)

Pour la suite du travail :

Il annonce 4 réunions sur 4 thèmes de travail (avec à chaque fois : documents de travail proposés et CR réunion précédente)

• La question du Zonage et des critères à retenir (critères sociaux, scolaires/insee /Revenu médian…)

• La question des priorités et des pratiques pédagogiques (le cœur de cible, amélioration de résultats, les liaisons, la continuité)

• Les conditions de travail des personnels

• Les organisation fonctionnelles

Les réunions se tiendront à 1 mois d’intervalle environ .

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