PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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La mise en place de la réforme des rythmes s’inscrit dans la continuité de la politique éducative menée par la ville depuis 2001. Selon la mairie, "vivre dans une ville éducatrice peut être considéré comme une extension effective du droit fondamental à l’éducation".

Signataire de la Charte des Villes Educatrices, Eragny a voulu "conforter le caractère éducatif de son territoire dans une démarche de coéducation". Grâce au PRE (programme de réussite éducative) adopté en 2005, les différents acteurs éducatifs et plusieurs services de la ville et ont été associés pour "conduire des projets à la vocation éducative".En 2007, ces actions ont bénéficié d’un nouvel élan lorsqu’Eragny a lancé son PEL (projet éducatif local), centré sur trois principes : la mise en place d’une éducation partagée, ce qui implique "la formation des acteurs et la mise en place de temps de constructions collectives" ; l’aide aux familles, à partir d’actions de soutien à la parentalité et d’accompagnement; le développement de la mixité sociale et de l’autonomie des jeunes, par la pratique récurrente d’activités en-dehors de l’école.

Les services périscolaires de la ville, l’accueil des enfants avant et après l’école, ainsi que la restauration scolaire ont "un véritable contenu ludo-éducatif porté par des animateurs réguliers de la ville". L’été, une animation de plusieurs semaines, "la Plaine des loisirs", rassemble quotidiennement 150 participants, "des tout petits aux adultes", qui sont pris en charge par des animateurs des services Lien Social, culture, sport, et petite enfance de la mairie.

Ces actions sont menées en concertation avec l’ensemble des acteurs éducatifs, des animateurs aux parents. Depuis 2002, une mission de veille éducative permet de développer des projets avec les parents et de former les acteurs éducatifs à la pratique du travail collaboratif. Ils se rencontrent régulièrement au cours de l’année scolaire, grâce à un "forum culture", organisé en début d’année scolaire, et la "caisse des écoles" qui met en place des temps forts tout au long de l’année. Les représentants de la communauté éducative (parents d’élèves, enseignants, élus, amis de l’école) se réunissent au sein d’un Conseil de suivi des questions éducatives, qui évalue la politique éducative de la ville.

Une définition progressive et concertée du PEDT

La consultation régulière des acteurs éducatifs a permis de mettre en place une réflexion collective efficace. Dès novembre 2012, alors que la loi sur la réforme des rythmes était encore en préparation, la mairie a organisé une dizaine de rencontres et réunions publiques. Le 15 décembre, une large réunion a rassemblé l’ensemble des acteurs éducatifs du territoire (parents, enseignants, animateurs, éducateurs, associations…).

Après la publication du décret "rythmes scolaires", en janvier, la mairie a lancé une grande concertation pour définir "l’école de demain". Une conférence de la chronobiologiste Claire Leconte (lire son interview sur ToutEduc ici) a permis de clarifier les enjeux auprès des acteurs éducatifs, qui se sont réunis à l’occasion de trois journées de réflexion. Ils ont aussi été sollicités individuellement : des questionnaires ont été envoyés aux 1 500 familles de la ville (pour 720 réponses), ainsi qu’aux enseignants (1/3 de réponses). La ville a aussi organisé des groupes de travail entre différents corps de métier (élus aux Conseil d’écoles, enseignants, ATSEM, agents périscolaires, associations). C’est à la suite de cette consultation que le Conseil municipal a décidé de mettre en œuvre la réforme des rythmes en septembre 2013.

Entre avril et juin, une nouvelle concertation a permis de construire plus précisément les parcours éducatifs des élèves. Tous les services municipaux ont travaillé sur ce projet, en collaboration avec les associations de la ville, les acteurs de l’éducation populaire (AFEV, Petits débrouillards, Francas…), ainsi que l’ensemble des citoyens, qui ont été conviés à un nouveau cycle de trois rencontres ouvertes à tous.

Eragny a ainsi opté pour le mercredi matin travaillé, malgré l’avis de certains enseignants (dont une courte majorité privilégiait le samedi), et mis en place un Conseil de suivi pour l’école de demain (CSED). Coprésidé par la maire d’Eragny, l’adjointe au maire chargée de l’éducation et une inspectrice de l’Education Nationale, ce conseil est composé de 11 élus du conseil municipal et de 16 représentants d’autres acteurs: les parents d’élèves, le personnel de direction des établissements, les associations complémentaires et les autres partenaires du PEdT disposeront chacun de 4 représentants. Le CSED sera chargé d’évaluer la mise en œuvre du PEdT au cours des trois prochaines années. Il réalisera un bilan à la fin du premier trimestre et à la fin de l’année scolaire, "en fonction de critères quantitatifs (nombre d’enfants assidus) et qualitatifs".

Une nouvelle organisation scolaire

 A partir de septembre 2013, les élèves des écoles d’Eragny continueront d’être accueillis gratuitement à l’école de 8h30 à 11h30 du lundi au vendredi et de 13h30 à 16h30 les lundis, mardis, jeudi et vendredis, soit 27 h par semaine. Ils disposeront de 24 h d’enseignements dispensés par les professeurs des écoles et de 3 h d’actions éducatives complémentaires, facultatives, mais ouvertes à tous. Un service public communal organisera ce service d’éducation complémentaire : les interventions des animateurs-éducateurs et des intervenants spécialisés seront prises en charge par la ville.

Ces activités regrouperont quatre domaines d’activités, directement liés aux objectifs éducatifs de la municipalité, qui se conjugueront "avec les projets des écoles de la commune, en fonction des emplois du temps proposés par les écoles". Il s’agira de développer "l’éveil artistique et culturel des élèves", de les initier aux "découvertes scientifiques et techniques" et de favoriser leur "développement personnel", qu’il soit "citoyen" ou "corporel". Un projet centré sur la pratique de la musique déjà expérimenté depuis 4 ans en "orchestre à l’école", dans une des écoles de la ville, évoluera dès 2014. Baptisée "Le Sistema", cette expérience pédagogique vise à "évaluer les effets sur la réussite des élèves d’un projet global d’éducation fondé sur la pratique musicale collective".

Des ressources humaines et financières modérées

 Au total, le PEDT d’Eragny mobilisera 63 intervenants pour 7 groupes scolaires publics, soit 852 élèves de maternelle et 1277 élèves d’école élémentaire. La plupart de ces animateurs sont déjà en place, notamment au sein des deux centres de loisir et des deux centres sociaux de la ville.. Actuellement, les agents municipaux de ces centres accueillent au total 685 enfants "chaque soir et 320 les mercredis pour des ateliers ludo-éducatifs, financés dans le cadre de du CLAS (contrat local d’accompagnement à la scolarité) et du CEJ (contrat enfance jeunesse) de la Caisse d’allocations familiale". Dans le cadre du PEDT, 35 animateurs socio-culturels municipaux permanents verront leurs heures d’encadrement du mercredi matin réaffectées aux heures d’éducation complémentaires ; les ATSEM volontaires seront déchargées de ménage et consacreront leurs 35 h par semaine aux temps d’école ; des animateurs vacataires intervenant déjà sur les temps périscolaires pourront compléter ces équipes municipales. Eragny prévoit aussi de "former, qualifier ou accompagner" les autres acteurs (parents d’élèves, enseignants en activité ou retraités, personnels d’animation du mouvement d’éducation populaire et des associations locales) qui voudront participer à ces activités.

Plusieurs coordinateurs articuleront l’action de ces différents acteurs : un agent de la Ville, un "référent éducatif Ville" sera présent "au quotidien" dans chaque école et le chargé de mission du PEDT (rattaché au directeur général des services et au directeur de l’éducation) coordonnera les interventions à l’échelle de la ville.

Le financement de ces activités dépendra beaucoup de l’aide publique de l’Etat. Avec les 100 000 € attendus pour l’année scolaire 2013/2014, correspondant à la participation de 50 € par élève venant de l’Etat, "95 000 € sont déjà inscrits dans le budget prévisionnel et affectés à des activités pédagogiques, en partenariat avec les écoles". Eragny précise que d’autres contributions financières sont

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