PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Le Télégramme – le 10 avril 2013 :

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Le plan A avait toutes les vertus. Le plan B a forcément déçu. Surtout les enseignants, qui l’ont rejeté à 53 %. Le comité de pilotage a donc décidé de se donner plus de temps pour un nouveau projet. Lequel devrait être ficelé pour décembre 2013.

La Ville et même les enseignants y croyaient, avaient travaillé à un premier projet original, plébiscité par tous (à 93 % par les enseignants). Les nouveaux rythmes scolaires version Lannion prévoyaient sept demi-journées de cours (cinq matinées, deux après-midi) et deux demi-journées consacrées aux activités périscolaires. Et devait être appliqué dès la rentrée 2013. Mais ce « plan A » a été jugé trop en dehors des clous par le ministère, qui, par la voie de l’inspection académique, a rejeté, mercredi dernier, la demande de dérogation de la Ville (lire notre édition de samedi), arguant qu’il fallait respecter l’esprit du décret, à savoir neuf demi-journées par semaine. « Cette exception risquait peut-être d’apporter davantage de confusion au moment où le ministère a quelques difficultés à mettre en oeuvre cette réforme, analyse Thierry Gallen, directeur des services de la ville. Mais on ne nous a pas fermé la porte, on nous a même laissé entendre un assouplissement une fois la réforme mise en place. En revanche, il sera impossible d’obtenir une dérogation au titre de l’expérimentation en 2013 ou en 2014 ».

53,7 % de non au plan B

En attendant, la ville avait sous le coude un plan B – cinq matinées de cours, deux après-midi de cours classiques, et deux après-midi comprenant une heure de cours et une heure trente d’activités périscolaires, soit les neuf demi-journées prévues – qu’elle a soumis aux directeurs d’école, jeudi. Ces derniers devaient à leur tour sonder les enseignants. Verdict annoncé lors de la réunion du comité de pilotage, lundi : 53,7 % contre, 41,8 % pour (dont une majorité de directeurs) et 4,5 % d’abstentions. « Techniquement parlant, on aurait pu le mettre en place d’autorité ce plan B, souligne Patrice Kervaon, adjoint à la vie scolaire. Mais le projet doit être partagé par l’ensemble de la communauté éducative ». Un consensus que la Ville avait recherché dès le début des débats, en décembre 2012, avec des rendez-vous mêlant tous les acteurs : une conférence avec la chronobiologiste Claire Leconte, des ateliers avec les enseignants, un travail en interne, et surtout la mise en place d’un comité de pilotage.

Dynamique collective

« Il s’est dégagé une dynamique collective qu’on n’avait pas connue depuis longtemps, avec des gens qui ne se parlaient pas et qui ont travaillé ensemble : l’administration avec les enseignants, les enseignants avec les parents, les parents avec la Ville… », relève Thierry Gallen. « Le premier scénario sous-tendait une organisation bien précise, notamment pour les quatre heures de cours du matin. Le changement d’option nécessite un peu plus de recul », poursuit Patrice Kervaon. « Il va falloir tout remettre sur la table. En attendant, grâce à l’accompagnement de Claire Leconte, on va, par exemple, continuer le travail sur le temps méridien (heure du midi) avec le personnel communal afin d’améliorer les conditions d’accueil des enfants. La réforme est donc reportée à la rentrée de 2014, mais la Ville souhaite arrêter une solution aussi consensuelle que le plan A au plus tard fin décembre 2013. « On ne perd pas la motivation, désormais, on a davantage de temps », conclut Patrice Kervaon.

  • Marie-Hélène Clam
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