PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs




Dès la Première Guerre mondiale, les Etats européens ont été confrontés à la nécessité d’institutionnaliser des programmes de politiques sociales à grande échelle pour réduire les inégalités. A travers un grand nombre de dispositifs qui se sont mis en place, sur les plans sanitaires, éducationnels ou encore du logement, nous pouvons observer la volonté de « modeler un homme et une femme nouveaux, c’est-à-dire en bonne santé, bien éduqués et disciplinés » (Macquet, Vranken, 2006), afin de répondre aux exigences du système de production industrielle. On voit se systématiser une préoccupation hygiéniste, déployée tout au long du XIXe siècle. L’attention particulière portée envers les plus démunis se traduisit prioritairement en politique d’assistance obligatoire, bien avant que les premières formes d’assurance sociale ne voient le jour. Se développe alors toute une série de mesures visant à corriger les handicaps sociaux et éducatifs, mais aussi un regard fortement moralisateur, dirigé vers les milieux populaires, les familles ouvrières (F. Le Play).

 

Les politiques dites « sociales » ont fortement évolué ces dernières décennies, au moins dans leurs formes, mais l’un des objectifs majeurs est resté en partie le même : lutter contre les inégalités sociales. Car face à l’essor du libéralisme économique et de la société industrielle, les Etats se voient contraints d’intervenir pour répondre à l’accroissement des inégalités sociales. Mais plus que la recherche d’une égalité, c’est l’équité sociale qui est visée. A la notion d’égalité s’est substitué celle d’équité (fairness), au sens où le philosophe américain John Rawls l’entendait dans « la théorie de la justice comme équité » (Rawls, 1984). Cette dernière consiste à définir au préalable ce qui doit être tenu pour juste et injuste. L’expression « la justice comme équité » transmet l’idée que les principes de la justice « sont issus d’un accord conclu dans une situation initiale, elle-même équitable » (Rawls, 1971). L’intervention publique en direction des plus démunis montre bien comment l’Etat tente de rééquilibrer, de réajuster, les situations initiales des individus, afin de garantir l’équité, la justice sociale. Pour Rawls, le principe d’équité permet ainsi de déterminer le seuil à partir duquel certaines inégalités, considérées jusque-là comme acceptables, deviennent des injustices devant être corrigées. L’évolution des politiques sociales, mais aussi familiales, dans un contexte d’économie de marché, a largement intégré ce principe, à la recherche d’un « libéralisme égalitaire ».

 

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