PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Résumé

 

Nous allons étudier, dans cette communication, des dispositifs institutionnels tout à
la fois légitimes et divergents par rapport à l’ordre scolaire classique, dominant, et cela en
nous appuyant sur des recherches auxquelles nous participons (ou avons participé). Ces
recherches portent sur quatre cas contrastés de dispositifs développés en lien avec l’école,
mais sur ses frontières : deux d’entre eux sont complémentaires de l’école, les deux autres
tiennent lieu d’école (les camions école, l’instruction à domicile). En retenant des
caractéristiques centrales : l’espace, le temps, la professionnalité et le mode de regroupement
des élèves, nous procéderons à des comparaisons et nous conclurons sur l’évolution de
l’ordre scolaire tout à la fois son adaptation et sa diffusion.

 

Problématique

Guy Vincent (1994) a développé une théorisation de ce qu’il nomme « la forme
scolaire
». Son approche, à forte tonalité historique, s’articule à une description
théorisée de ce qui constitue cette forme, notamment : un espace, centralement la
classe ; une temporalité planifiée par l’organisation de savoirs à transmettre ; un
professionnel en charge de cette transmission ; des groupes composés selon des
principes formels fondés sur le secteur d’habitation et l’âge.

Cependant au terme de « forme » qui suggère l’importance de dispositions,
d’emplacements, d’organisations, nous préfèrerons une autre terminologie, celle
Titre court de l’article 3
« d’ordre scolaire ». Celle-ci, tout en supposant aussi une grande attention aux
composantes organisationnelles, met l’accent sur les valeurs, les normes, les
contraintes posées par l’institution scolaire (F. Jacquet-Francillon, 2005).

S’exprimer en terme « d’ordre scolaire » cela signifie donc que les modalités
organisationnelles sont considérées comme une mise en forme pratique faisant
exister concrètement les valeurs. En portant attention à ce qui apparaît au quotidien
dans le fonctionnement de l’école et dans le fonctionnement de ses marges, nous
voulons nous situer au delà des discours sur les valeurs, là où les valeurs sont
« réalisées » (et nous donnons à ce terme le sens fort que lui donne Bachelard dans
La philosophie du non). Or justement l’étude des marges manifeste clairement
combien cet ordre, qui vaut pour la grande majorité, peut être adapté, modelé par la
prise en compte de tel ou tel aspect : là de grandes difficultés scolaires ou un
absentéisme massif, ici l’appartenance à un groupe culturel aux conditions de vie
particulières, ou encore la reconnaissance d’une obligation légale d’instruction et
non de scolarisation.

www.congresintaref.org/actes_pdf/AREF2007_Michele_GUIGUE_094.pdf

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