La mauvaise nouvelle pour les parents d’écoliers lyonnais, c’est qu’ils vont devoir payer pour que leurs enfants bénéficient des activités périscolaires voulues par l’ex-ministre de l’Education Vincent Peillon : entre 2 euros et 19 euros par mois selon le quotient familial. Une somme beaucoup plus élevée que celle annoncée par Gérard Collomb – entre 10 et 20 euros par an – avant la campagne pour les municipales. Le maire PS de Lyon expliquait alors que l’enseignement obligatoire et gratuit s’arrêtait pour lui à 16h30, la suite, dont les activités périscolaires, étant facultative. Reste qu’il s’agit bien d’une entorse à la règle de la gratuité promise à l’origine par l’ancien ministre.

La bonne nouvelle – reste à voir avec les familles et les chronobiologistes de le dire – c’est que les activités périscolaires seront regroupées sur une seule demi-journée, le vendredi après-midi, de 13h30 à 16h30. S’ajoute par ailleurs une matinée de classe supplémentaire le mercredi matin, de 8h30 à 11h30. Les autres jours de la semaine, l’école se terminera à 16h30 comme aujourd’hui.

Ce nouvel emploi du temps entrera en vigueur à la rentrée prochaine, Gérard Collomb n’ayant pas souhaité appliquer la réforme en septembre 2013. Anne Brugnera, l’adjointe au maire de Lyon déléguée à l’éducation, qui a rendu publique cette organisation ce mercredi, a expliqué que la solution de répartir les activités sur une base quotidienne de 45 minutes par jour les lundis, mardis, jeudis et vendredis, avait été étudiée mais écartée. Selon elle, ce laps de temps était trop court pour proposer des activités intéressantes, et ne permettait pas de sortir de l’école. «Il aurait été très difficile de recruter des animateurs pour 45 minutes de temps périscolaire, tandis qu’avec les vendredis après-midis nous pourrons proposer de vraies activités, avec un directeur de centre de loisirs par groupe scolaire. Il y aura un gain qualitatif très important», a-t-elle ajouté.

«Assouplissements adaptés»

Avec cette organisation, la ville de Lyon, ne prend-elle pas des libertés avec le décret publié par Benoît Hamon, le remplaçant de Vincent Peillon à l’Education nationale ? Ce texte prévoit en effet «des assouplissements adaptés aux réalités locales qui le nécessitent». «Le décret était pour les villes rurales qui rencontraient le plus de difficultés», explique Anne Brugnera. Mais de quelle réalité locale Lyon, la troisième ville de France, s’est-elle prévalue pour bénéficier de ce régime dérogatoire par rapport à la loi ?

D’après l’entourage de Gérard Collomb, le maire de Lyon ne serait pas pour rien dans la publication du décret Hamon. Et la moindre des politesses était donc qu’il en bénéficie. Cette nouvelle organisation doit être maintenant présentée et adoptée par les conseils d’école, puis recevoir le feu vert du directeur académique des services de l’éducation nationale du Rhône.

Pour la ville de Lyon, le prix de cette réforme ne sera finalement pas si élevé. Anne Brugnera évalue son coût total à 15,9 millions d’euros en année pleine, auxquels il faut soustraire les 3,6 d’aides de la Caisse d’allocations familiales, 3 millions à la charge des familles et 1 million de l’Etat (jusqu’à 2015 seulement). Reste donc 8,7 millions d’euros pour la ville. En tout, 1 600 animateurs seront mobilisés, dont 700 restent à recruter pour la rentrée. La municipalité lyonnaise évalue le taux d’adhésion des familles à 60% en maternelle et 75% en primaire.

Catherine COROLLER correspondante à Lyon