PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Centre Alain SAVARY – Education prioritaire – IFE :

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Quelle division du travail entre les ATSEM et les enseignants à travers le care? C’est à cette question que s’est attachée Rachel Gasparini, Maître de conférences en sociologie de l’Université Lyon 2, lors de la seconde matinée, de la formation organisée par le centre Alain Savary, le 21 janvier 2013.

Le travail des jeunes enfants en maternelle est traditionnellement pris en charge de deux façons : L’apprentissage qui serait dévolu au professeur et le soin qui serait dévolu aux ATSEM (Agent Territorial Spécifique des Ecoles Maternelles), mais ce dernier travail reste invisible.

dessin ATSEM

Dessin publié avec l’aimable autorisation de l’auteur

La notion de care bouscule cette vision traditionnelle. Le care est une sollicitude indispensable à l’être humain notamment en situation de fragilité. D’autant plus que la société, qui était focalisée sur la sortie de l’école (le certificat de fin d’étude), est maintenant focalisée sur l’entrée à l’école. « Le care engage des modalités pratiques avec des questions matérielles ». 

L’ATSEM a plus de latitude pour gérer le care car elle a plus de moments individuels avec les enfants. L’enseignant a aussi un rôle dans le care notamment par la gestion des doudous. De même l’ATSEM joue un rôle dans l’autonomie et l’apprentissage de l’enfant. L’ATSEM est aussi un interlocuteur privilégié des parents, notamment de milieux populaires.

Reste le problème de la division des tâches. L’enseignant et l’ATSEM vivent un huis clos sur une année dans la même classe avec les mêmes élèves et un objectif assigné par la société. Cette relation peut entrainer d’une part des craintes du travail empêché par l’autre et la peur de faire le « sale boulot » d’autre part.

L’ATSEM et l’enseignant ont souvent une relation asymétrique à cause de responsabilités et d’un niveau de qualification différents. D’ailleurs les enseignants parlent de « leur » ATSEM alors que l’inverse n’est pas toujours vrai. Les ATSEM comme les « nounous » manquent de reconnaissance. Mais, selon Rachel Gasparini, il faut relativiser, cette situation pour quatre raisons :

–   les relations professionnelles se sont démocratisées

–   le « sale boulot » reste attaché au soin de l’enfant aujourd’hui valorisé 

–   les ATSEM ont une capacité de résistance pratique

–   la division du travail est moins nette (peut-on dissocier le care de l’éducatif ?)

Le travail des ATSEM relève d’un savoir-faire « discret » à l’image des aides soignantes. Ce travail nécessite des réajustements permanents, selon les postures éducatives, auxquels sont aussi confrontés les personnels des PMI rappelle Mme Gasparini : « Quels gestes affectifs s’autorise-t-on ? ». Les réajustements se font souvent sur les remarques de l’enseignant. Toutefois, le fait de vouloir cadrer le care est risqué mais il est nécessaire d’aménager du temps pour en discuter entre tous les professionnels de l’école (aménagement de salle…), d’avoir des formations communes en dehors de l’établissement.

 

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