PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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Voici le nouveau billet hebdomadaire sur le site de Educavox

 
A la veille de la mise au point des projets éducatifs des partis pour 2012, j’observe que l’on parle assez peu, trop peu des contenus, des programmes, de leur rapport avec les finalités et les valeurs… Ils devraient pourtant être au coeur des réflexions (l’école ou l’éducation pour quoi faire?) et avoir des conséquences sur les missions des enseignants, sur les structures, sur les horaires, sur la pédagogie
 
Plutôt que de partir de l’existant en cherchant à l’améliorer sur les marges, ne serait-il pas nécessaire aujourd’hui de partir des finalités: quelle éducation, pour quoi, pour quelle société?
 
On prend sans doute moins de risques en se limitant aux moyens et à la gestion. On promet de donner plus ou on continuera de donner moins… mais sans rie changer au fond.

 

 

Porter des banderoles pour les programmes !

Banderoles, panneaux, « flyers » dit-on maintenant (pourquoi pas « vole au vent » ?), ballons, tracts, fleurissent dans les manifestations et défilés.

Parfois l’humour côtoie le slogan, l’illustration et les couleurs ressemblent à celle des publicités. C’est beau une « manif » pacifique, n’est-ce pas ? C’est même parfois émouvant. Il arrive qu’il y ait de la musique, des compositions de chants originaux, des bribes de sketchs, des airs de carnaval, un peu de folie dans un monde technocratique et froid. C’est rigolo une « manif » moderne n’est-ce pas ? Parfois, on va jusqu’à s’enchaîner entre soi ou aux grilles des écoles. La dramatisation interpelle toujours.

Mais qu’est-ce qui motive toute cette agitation ?

Ces temps derniers, c’était les retraites. Sujet mobilisateur. Est-il normal de travailler plus longtemps au motif que l’on vit plus longtemps alors que tant de jeunes sont sans emploi ? Le débat laisse perplexe.

Aujourd’hui, ce sont les suppressions de postes. Sujet mobilisateur également.

Est-il possible que l’augmentation du nombre d’élèves par classe soit un facteur d’amélioration de la réussite scolaire ? Personne ne se hasarderait à vouloir le démontrer.

Et moi, tantôt saisi par l’émotion et tantôt par la colère, je me dis : et si l’on décidait de porter des banderoles, d’inventer sketchs et chansons, de s’enchaîner aux grilles des rectorats, de faire des lâchers de ballons, de danser et de crier pour les… programmes ? L’imagination serait au pouvoir.

On pourrait ressortir les slogans de 1968 qui n’ont jamais été réellement et durablement mis en œuvre, n’en déplaise à ceux qui affirment que 68 est la cause de tous les maux : – ouvrir l’école sur la vie – donner du sens à l’école – démocratiser l’école – apprendre à apprendre – faire le pari de l’intelligence – projet éducatif = projet de société – l’école avec plaisir – etc.

Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais ! On pourrait en ajouter : – les parents co-éducateurs – l’éducation = une responsabilité partagée – l’école pour demain pas comme hier – halte à l’ennui – etc. Impossible, dîtes-vous ? Pas mobilisateur ? Pas sérieux ?

Pourtant, les programmes de 2008, par exemple, méritent bien une révolte. 1 pas en avant, 10 pas en arrière, 1 pas sur le côté (à gauche, gauche), deux pas de l’autre côté (à droite, droite) ! Ouais, ouais ! L’intelligence avant la mécanique ! Ouais, ouais ! Où sont les finalités ? Et les valeurs ? Et la citoyenneté ? Et l’éducation à la responsabilité ? Et l’esprit critique ?

Il est vrai que c’est plus difficile à évaluer que la reconnaissance de l’adjectif qualificatif ou le bon résultat à une opération.

Il est vrai qu’aujourd’hui, il faut tout évaluer sans toujours savoir pourquoi, pour la forme et pour la frime, quantifier, mesurer, rendre compte, exécuter, obéir… et se laisser pi – lo – ter. Bah, il est incontestable que l’on peut encore manifester pour tout. On pourrait donc porter des banderoles pour les programmes.

De gauche à droite et de droite à gauche, qui nous suivrait et qui nous entendrait ?

Mais vous n’êtes pas obligé d’être d’accord !

Pierre Frackowiak

 

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