PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Rapport national-ACSE :

Accéder au site source de notre article.


CONCLUSION
L’enquête 2012 confirme la tendance identifiée l’an dernier d’une forte amélioration qualitative des projets en cours. Alors que les débuts du programme de réussite éducative interrogeaient sur sa capacité à « faire mieux » que les précédents dispositifs éducatifs, les résultats de l’enquête 2012 sont significatifs. Ils montrent non seulement la capacité des PRE à avoir permis la mobilisation des partenaires, au niveau institutionnel et sur le terrain, mais aussi à avoir permis la mise en oeuvre effective d’une nouvelle façon de prendre en charge les enfants en difficulté au niveau des politiques éducatives locales, par l’accompagnement global et personnalisé. Le territoire national compte 506 PRE actifs sur l’ensemble de l’année 2011-2012, soit un nombre stable depuis 2010. Même si quelques nouveaux projets sont mis en route chaque année, ce sont désormais les projets en cours qui se développent et s’améliorent en qualité.

Les projets associent des partenaires de champs variés (scolaire, social, sanitaire, familial, etc.) qui se mobilisent fortement et dans la durée. L’Education nationale et les Conseils généraux en sont partie prenante depuis les origines de la réussite éducative. L’Education nationale est partenaire de 100% des projets. Leur mobilisation ne faiblit pas. La Prévention spécialisée et les CAF s’impliquent de plus en plus. Ces partenaires se mobilisent tant dans le pilotage des projets que dans leur mise en oeuvre, participant activement au repérage et à l’orientation des enfants vers le programme que dans la construction des parcours personnalisés de réussite éducative. Ils actent également leur mobilisation par une participation financière aux projets qui représente en moyenne près d’un tiers du budget total du programme. Les communes participent au premier plan, ce qui révèlent leurs perceptions positives des effets du programme sur les enfants de leur territoire.

Plusieurs facteurs expliquent cette mobilisation réussie des partenaires, au premier rang desquels le fait que les projets soient portés par des structures juridiques autonomes à comptabilité publique qui leur confère une place égale dans leur pilotage et leur mise en oeuvre. Le travail de co-construction des projets en aval de leur mise en oeuvre ainsi que l’élaboration de Charte déontologique permettant les échanges sur les situations individuelles avec les travailleurs sociaux ont également joué pour favoriser leur implication. Enfin, le travail concret sur les situations individuelles favorise d’autant plus l’engagement des partenaires qu’ils participent à la mise en oeuvre des parcours et qu’ils en perçoivent directement les effets sur les enfants et les familles.

Bien que le programme de réussite éducative visait dès son origine la construction de parcours individualisés et non la mise en oeuvre d’actions collectives uniquement, il s’était plutôt développé en ce sens en 2005. Cela s’expliquait d’une part par les réductions budgétaires sur certains territoires affectant les Contrats Educatifs Locaux et par le changement de paradigme que le suivi individualisé supposait, difficile à mettre en oeuvre. Après ces 7 années, le programme est désormais pleinement orienté du côté de la construction des parcours. Alors qu’ils concernaient 23% des bénéficiaires des projets en 2007, les enfants en parcours représentent aujourd’hui 62% du total des enfants engagés dans le programme. Le bond quantitatif est donc remarquable, en particulier entre 2011 et 2012, où le taux de parcours progresse de 11 points.

En termes de fonctionnement, la mise en oeuvre des PRE est assurée par du temps de coordination mais de plus en plus par du temps mobilisé pour accompagner les enfants et les familles dans leur parcours. Cet accompagnement dans la proximité, réalisé par les référents de parcours, constitue la réelle plus-value du dispositif. Les équipes pluridisciplinaires de soutien, chargé d’analyser de manière pluridisciplinaire les difficultés des enfants et de proposer des actions adaptées, sont la cheville ouvrière des projets. Elles sont de plus en plus nombreuses, parallèlement à l’augmentation du nombre de parcours, étant multiplié par 2,5 depuis 2007. Elles sont particulièrement réactives puisqu’elles examinent la situation des enfants en moyenne 20 jours après qu’ils aient été orientés vers les projet.

Des marges de progression demeurent néanmoins encore possibles. Si le taux de parcours a fortement progressé pour se situer à 62% des enfants bénéficiaires du programme, un certain nombre de projets, équivalent à moins d’un quart du total, demeurent en dessous de 50%.

Si la thématique prioritaire d’intervention, bien que demeurant le scolaire pour 43% des projets, est en diminution importante depuis 2007 au bénéfice d’autres thématiques parmi lesquelles le soutien aux parents, il demeure d’autres thématiques sur lesquelles il pourrait être intéressant de renforcer l’action des projets, comme les loisirs, le sport et la culture.
Enfin, la qualité des parcours est certainement diverse selon les territoires et pourrait sans doute être améliorée parfois. Sur ce point, les évaluations qualitatives des projets réalisés ou en cours approfondissent notamment la question des effets des parcours sur les trajectoires des enfants et de leur famille, et pointent notamment l’importance de la prise en compte de toutes les difficultés des enfants et de l’accompagnement dans la proximité.13

13 Cf en particulier « La place des familles dans les parcours de réussite éducative », étude réalisée par ARESS pour l’Acsé en 2010. Rapport et synthèse disponibles sur le site internet de l’Acsé (www.lacse.fr), rubrique « Nos documents ».

Document(s) associé(s) :

pdf/P727Enquete-annuelle-PRE-2012-Rapport-national-V3.pdf

Print Friendly

Répondre