PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In Résonances n°147 – décembre 2012 – Val d’Oise :

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Depuis trois ans, l’agence nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV) développe, dans le cadre de ses programmes sociaux en direction des publics les plus fragilisés, un partenariat spécifique avec la ville de Sarcelles et les acteurs socio-éducatifs locaux, pour permettre à des jeunes de bâtir des projets de départ en vacances.

L’agence nationale pour les Chèques-Vacances, principal opérateur de la politique sociale du tourisme de l’état, vise à réduire les inégalités dans l’accès aux vacances et aux loisirs et à faciliter le départ en vacances des personnes en situation de fragilité. L’établissement public développe pour cela deux outils majeurs d’intervention, les Chèques-Vacances pour les salariés, des programmes d’action sociale pour permettre aux personnes ne partant pas ou peu en vacances de bénéficier d’un accompagnement et d’aides financières.
Le non-départ en vacances est en effet un facteur d’exclusion sociale, au sein d’une société où les vacances représentent, aujourd’hui, une pratique sociale généralisée. « Un ensemble de freins, économiques, sociaux, culturels, familiaux, expliquent l’impossibilité pour une frange de la population de partir lors de leur temps libre. L’idée est donc d’accompagner et soutenir ce type de projets », explique Lémia Nasri, chargée de développement action sociale à l’ANCV. l’un des programmes spécifiques développés concerne la jeunesse, pour qui la problématique du départ est d’autant plus prégnante. Les structures d’éducation populaire proposent des projets de vacances, souvent assortis d’objectifs en matière d’accès à la culture, de vivre ensemble… « Notre postulat consiste à considérer que les vacances sont d’abord des temps pour se reposer, pour sortir du quotidien. Tel est le premier objectif de notre soutien et accompagnement des jeunes. Ensuite, nous nous attachons à poser des objectifs sociaux, sans que ceux-ci conditionnent, a priori, le projet ».
En faisant le choix de baser son siège social à Sarcelles il y a quelques années, l’établissement public a voulu marquer sa proximité avec les territoires et les populations qui sont les destinataires premiers de son action sociale. au-delà du symbole, l’ANCV a engagé avec la ville un programme spécifique d’aides aux projets vacances pour favoriser les départs de jeunes autonomes, de 18 à 25 ans, dispositif que l’établissement accompagne également sur le plan de l’ingénierie. Progressivement, il s’est élargi à d’autres acteurs locaux, afin de toucher, potentiellement, un nombre plus important de jeunes. « Notre volonté est de mobiliser des jeunesplus éloignés des circuits institutionnels locaux ».

Préparer, budgéter, accomplir

Ce partenariat constitue un modèle d’intervention unique pour l’agence et cette démarche est le fruit d’une collaboration partenariale avec la direction « vie des quartiers » de la ville de Sarcelles, qui porte le projet à l’échelle locale et mobilise les structures municipales (service jeunesse, maisons de quartier) pour faire connaître le dispositif auprès des jeunes.
En 2012, de nouveaux acteurs locaux ont rejoint le dispositif : la Mission Locale Val d’Oise Est, l’Ecole de la Deuxième Chance, l’OPEJ (association de prévention spécialisée) et le Centre Rivage (association de prévention des addictions).
Suite à un premier accompagnement par les animateurs et éducateurs des structures, les jeunes porteurs d’un projet l’ont présenté début juin, devant une commission rassemblant l’ensemble des partenaires. L’attention était surtout portée aux questions de préparation et de budgétisation : le départ se fera-t-il seul, en couple ou en groupe (jusqu’à 5) ? Comment se rendre jusqu’au lieu de villégiature ? Quel hébergement sur place ? Comment organiser le quotidien ? Combien le projet va-t-il coûter – le soutien financier s’élevant à hauteur de 300€ par personne, pris en charge à part égale par la ville de Sarcelles et l’ANCV – ? Par la suite, au retour des vacances d’été, un bilan est effectué avec leur référent, sur le contenu de leur séjour comme sur son volet financier.

Autour des vacances, des effets sur la trajectoire des jeunes

Le programme monte progressivement en puissance : il a touché 150 jeunes adultes en 2010, 210 en 2011 et autant en 2012, (pour environ 60% d’hommes, 40% de femmes). Les lieux de vacances privilégiés : la Côte d’Azur, l’Angleterre, l’Espagne, lieu de vacances de référence. Un travail des référents consiste d’ailleurs à déconstruire des représentations induites par la pratique des vacances, pour démontrer qu’il n’est pas forcément nécessaire de choisir des lieux à la mode ou plus prisés.
Grâce à ce support d’intervention valorisant – les vacances -, un changement de regard des jeunes s’observe vis-à-vis des animateurs et de l’institution ville. « Notre volonté est de contribuer à la continuité éducative, sans nous substituer aux professionnels intervenant directement sur ce champ ». pour l’OPEJ, par exemple, une telle démarche est l’occasion de renforcer leurs outils d’autonomisation des jeunes en fin de parcours d’accompagnement.
Au total, cette initiative s’inscrit dans une perspective fructueuse de développement social local, afin d’accroître la mobilité, d’ouvrir de nouveaux horizons, réduisant de fait l’enclavement territorial des jeunes vivant dans les territoires en politique de la ville.
Contact : lémia nasri, lnasri@ancv.fr

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