PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

« À quelles conditions l’école peut-elle être transformée ? Comment lever les obstacles et maintenir ou mettre en œuvre le changement ? » Ces questions ont été posées lors d’une table-ronde des Assises de la pédagogie 2014, organisées par le CRAP-Cahiers pédagogiques. En puisant largement dans la pédagogie Freinet, Catherine Chabrun y a proposé des principes et des actions pour incarner la bienveillance à l’école  au quotidien. Nous lui avons demandé de nous transmettre ses réflexions.

chabrunLa bienveillance ? Un terme alléchant, mais à préciser pour qu’il ne reste pas au niveau de l’intention.

une clé essentielle pour améliorer rapidement l’école et jeter les bases d’une autre société

Pour moi, c’est une clé essentielle pour améliorer rapidement l’école et jeter les bases d’une autre société dans les espaces éducatifs,  un véritable enjeu d’avenir. Pourquoi ? Déjà, le temps de l’enfance est précieux on n’a pas à le sacrifier et puis, n’oublions pas, l’enfant d’aujourd’hui sera l’adulte de demain, c’est lui qui réfléchira et agira sur la société et également sur le système éducatif de demain…

Les principes indispensables de la bienveillance

  • La confiance : entre les élèves, entre les élèves et les enseignants, entre les parents et les enseignants, entre les enseignants et l’institution…
  • Le plaisir : d’être, de faire, de savoir, d’appartenir, de construire ensemble
  • Le désir : d’être, de faire, d’apprendre, de comprendre le monde et ses langages
  • L’épanouissement personnel et en lien avec celui des autres
  • La coopération, l’écoute, le dialogue entre élèves, entre élèves et enseignants, parents et enseignants et tous les adultes d’un établissement. Un « nous scolaire », dynamique, bienveillant au double-objectif : faire grandir et apprendre
  • La valorisation : de tous les talents personnels, corporels, scientifiques, esthétiques… de toutes les intelligences, des différents enseignements, des métiers
  • La considération : de tous, élèves, enseignants

Quelques machines pour faire vivre ces principes

  • L’entretien du désir, les curiosités spécifiques de chacun (scolaires et extrascolaires)
  • La construction des savoirs et leur questionnement
  • Le passage de la classe subie à la classe mobilisée sur des objectifs communs
  • L’hétérogénéité : ne pas la craindre et en faire une richesse
  • Le développement de la transdisciplinarité des savoirs
  • La réalisation de projets tangibles, collectifs qui donnent à l’enfant le sentiment d’être quelqu’un qui apporte à la collectivité et à lui-même. Un statut de producteur, de créateur, de réalisateur, de chercheur
  • L’apaisement du climat scolaire, pour évoluer, progresser sereinement dans les apprentissages. Importance de moments de paroles institués (Entretien, Conseils, ateliers philo…), d’échanges pour échanger sur les vécus négatifs (violence, injustices…), mais aussi positifs (petites et grandes réussites)
  • Le temps laissé à chacun pour progresser selon ses besoins, mais aussi ses projets
  • Le statut de l’erreur : la considérer comme un allié indispensable du processus d’apprentissage
  • La valorisation des progrès, des réussites, refuser l’évaluation-sanction
  • La suppression des notes avec l’humiliation et la compétition qui les accompagnent
  • L’accompagnement de chaque élève pour qu’il devienne acteur et décideur d’une orientation émanant de son désir et de ses compétences
  • Prendre place, agir, participer, proposer dans les écoles, établissements scolaires et autres espaces éducatifs

Catherine Chabrun, rédactrice en chef du Nouvel éducateur, la revue pédagogique de l’ICEM-pédagogie Freinet

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